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Balakat

+ d'infos sur le texte de Delphine Hecquet
mise en scène Delphine Hecquet

: Présentation

Je suis allée dans la cuisine, j’ai pris un couteau. Je suis allée dans le salon et dans son dos, j’ai planté le couteau. Ca n’a pas duré longtemps, juste le temps de dire adieu. Il ne m’a pas répondu. Il est tombé. J’ai appelé la police. J’ai mis une robe. Et on m’a emmenée ici.


Ainsi commence BALAKAT.


BALAKAT est l'histoire d'une naissance, celle de l'écriture. Delphine Hecquet cherchait un lieu où la question de l’oralité avait un sens très fort. Le parloir, ou littéralement l’endroit où l’on parle fait tout à fait écho au dispositif théâtral. Dans un espace et un temps donnés, des personnes ont rendez-vous pour se parler. Des contraintes sans lesquelles la parole, l’échange, la rencontre, ne pourraient advenir. Ceci est un prétexte pour évoquer le travail de l’écriture: la solitude et l’enfermement, la précision des idées grâce à la parole, la construction en direct du discours par le dialogue.


Alors une détenue et une jeune écrivain se rencontrent au parloir, une fois par semaine, pendant une année. La criminelle souhaite écrire un livre sur la condition de prisonnière et demande conseil à la jeune écrivain. Elles n’ont apparemment rien d’autre en commun que leur désir d’écriture, ne connaissant rien l’une de l’autre, cherchant dans l’échange à trouver leur histoire. De cet échange ne naîtra pas le livre que la détenue attendait, mais adviendra la parole, et par la parole s’ouvriront d'autres mystères.


Le passage à l’acte meurtrier fascine même si l’on fuit toute passion pour le fait divers. On a pourtant envie de connaître le visage de celle qui tue. Mais derrière ce visage-robot, il y a le portrait de la femme qu’elle est, un être comme tout le monde, dans le monde réel. Au risque de décevoir le sensationnel.


A travers l’écrivain, on approche la femme derrière la criminelle. On ose, -entre crochets, à voix basse, ou avec une voix comme désincarnée dont on ne sait plus si elle appartient à la pensée, à l’écriture, au sous-texte- (se) poser des questions indiscrètes. Dire tout bas la honte que l’on a de vouloir savoir pourquoi, comment, cette femme se retrouve ici, dans ce lieu, et ce qui la rend criminelle. Et finalement, imaginer la banalité des réponses possibles. Et laisser surgir d’autres questions, plus dérangeantes, revenir à soi... Et s'interroger : serait-il possible que je passe à l’acte, moi aussi ?


Il y a ce qui échappe et ce qui appartient au ressassement, ce qui est raconté de la même manière depuis des années, et le hasard. Finalement, on n’arrive pas pour rien quelque part, on écrit le sens des choses. La détenue et l'écrivain écrivent ensemble cette histoire qui s’appelle BALAKAT.

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