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Avril 08, conte moderne

+ d'infos sur le texte de Fabrice Dauby
mise en scène Fabrice Dauby

: Ombres, personnages, figures

Dans Avril 08, conte moderne, un « Amant » bascule dans la violence par incapacité d’accomplir ses idéaux. De retour du Nord Kivu où il travaillait au sein d’une ONG, en proie à ses mauvais démons, il s’engage dans la Légion étrangère et périt en Afghanistan.
« L’Amant » a un amour de jeunesse, inacessible, une « Jeune Femme » dont le mutisme fascine : ses compagnons trouvent auprès d’elle une attention rare, sensuelle. Mais ils ne la comprennent pas. Ses journées sont mystérieuses et ses désirs impénétrables : elle fuit ses visions hallucinées dans la noirceur d’une cave, en bas, à lire, penser, apprivoiser des mots... Enfin, au coeur de la nuit, lorsque les troubles s’apaisent, elle reçoit la visite d’un « Homme aux loups »…
La « Jeune Femme » partage sa vie avec un « Homme », ivre de revanche sociale, qui brûle de réunir, grâce à ses manipulations boursières, l’argent qui lui permettra de fonder sa propre société d’investissement ; type de l’homme moderne exilé de son intériorité, et produit d’un capitalisme égaré. Mais « l’Homme » fait l’expérience de l’inanité de ses constructions mentales.
Enfin, le « Frère » de la « Jeune Femme », un peu trop « rimbaldien », était directeur de la communication dans le groupe de son père avant de tout quitter. Tourmenté par de perpétuels accrocs de langage, il doute de sa propre identité, hanté par la gémellité qui l’unit à sa soeur.
Le récit avance par vagues successives ; les sauts narratifs et temporels en révèlent peu à peu la cohérence interne. « L’Homme aux loups », qui apparaît pour la première fois sous les traits de « L’Homme sans abri », garde soigneusement entre ses mains les clés de ce conte. Personnification de l’angoisse, il ne manque pas de nous réjouir, tout en réveillant nos troubles et nos peurs les plus archaïques.
Nous cherchons le moyen de donner à ces fulgurances une légitimité esthétique qui rende au coeur sa légèreté. Je ne conçois pas la mise en scène comme simple interprétation de mon texte. L’écriture est une matière. Elle trouve son accomplissement sur le plateau, dans les aspects spatiaux, visuels et sonores. Je cherche le point de rencontre entre l’écriture et l’acteur pour que tous deux se parlent… De même, j’établis une relation de dialogue entre l’écriture et la scénographie, la vidéo-projection, la lumière, le son et les costumes. C’est en leur point de croisement que se situe l’expérience théâtrale, et j’invite le spectateur à venir écouter, éprouver, expérimenter ce que la vie a d’incertain, de sensible, de singulier… C’est à cette condition seule que la grâce peut advenir.

Fabrice Dauby

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