Née en 1971, elle passe son enfance à Nice.

A sept ans, castée par hasard dans la rue pour ses jolies nattes et son minois expressif, elle tourne un film publicitaire pour Kodak où elle courait avec un bouquet de fleurs, ce qui lui vaudra l'intérêt et l'admiration de ses camarades et voisins.

Sa vocation se dessine et adolescente elle veut suivre les cours du Conservatoire d'art dramatique de Nice.

Pour l’audition du concours d'entrée, elle présente "On ne badine pas avec l'amour", dans le rôle de Camille. Elle est acceptée.

Suivent trois ans d'études sous la direction de Muriel Chaney durant lesquels Laetitia apprend la rigueur du travail, l'analyse des personnages, et surtout comment s'approprier les textes. Elle vit des expériences intéressantes qui lui font rencontrer des univers différents : un spectacle donné à la maison d'arrêt de Nice puis à l'hôpital de l’Archet. De plus, le fait que ce sont les comédiens qui se déplacent pour aller jouer, l'intéresse.

Ses études seront couronnées par un Premier Prix.

Poussée par son professeur Muriel Chaney, elle s'inscrit au Studio 34, à Paris pour compléter sa formation.

Elle joue Gilda dans Fin d’été à Baccarat, de Philippe Minyana.

Après quatre ans à Paris, elle revient à Nice où on lui propose le rôle de Desdemone dans Othello de Shakespeare (au Théâtre de la Cité), un rôle qu'elle a adoré.

Une proposition de jouer dans les Bâtisseurs d'empire de Boris Vian vient à point, et tout s'enchaîne : les rôles de Honey dans Qui a peur de Virginia Woolf, de Sylvia dans Port à Langlois, une pièce baroque mise en scène de Claude Boué. Elle sera aussi, récitante à l'Opéra de Nice pour l'hommage à Kosma.

La tournée estivale des Baroquiales l'occupe tout un été, puis en 2001, elle joue à nouveau au Théâtre de la Cité le rôle d’Antigone.

Dans Dieu aboie-t-il, un texte contemporain de François Boyer, elle joue une enfant sauvage, orpheline, qui communique avec les animaux, un personnage extrême, à fleur de peau, un rôle qui lui tient particulièrement à cœur.

Dany Montiglio, du Théâtre National de Nice, qui l'a vue dans Dieu aboie-t-il ? la contacte. Elle rencontre Jacques Bellay et Paul Chariéras qui lui propose un stage sur Shakespeare. Une planche à roulette abandonnée sur le plateau va lui donner l'idée de jouer un roi cul de jatte, ce qui plait beaucoup à Paul Chariéras.

Le TNN lui ouvre ses portes : en 2002, Daniel Benoin lui offre le rôle d'Ana dans Festen.

Le premier jour de répétition avec Jean-Pierre Cassel, Sophie Duez, Antoine Bourseiller, elle se sent enfin dans la grande maison. C’est une de ses plus belles expériences où elle est à la fois actrice et spectatrice.

Claudine Pelletier, qui jouait la femme de Jean-Pierre Cassel dans Festen, l'observe. Elle lui offre le rôle de Cléone dans Andromaque qu’elle est en train de monter. Deux mois de rêve au Théâtre des Capucins au Luxembourg. En même temps, la tournée pour Festen se poursuit au Théâtre des Champs Elysées à Paris, au Théâtre de Criée à Marseille, au Théâtre National du Luxembourg, à la Comédie de Saint Etienne...

Elle joue ensuite deux rôles différents dans une pièce contemporaine de Grumberg où est dénoncée la télé-réalité. Puis se présente Pierrot Charlotte, mis en scène par Jacques Bellay, d'après le Don Juan de Molière, une tournée où les acteurs doivent monter eux-mêmes les décors et jouer quatre fois par jour.

Parallèlement, elle met en scène une pièce de Joël Jouanneau, Kiki l’Indien, une histoire de relations entre une sœur et son frère, sur l'incapacité de dire je t'aime, la pudeur des sentiments. Une pièce qui lui tenait à cœur depuis longtemps

Paul Chariéras créant L'impromptu de Versailles, elle passe l'audition avec succès. Suivent 24 représentations au TNN.

Alain Amiel