4 pièces courtes mises en scène par Richard Leteurtre du Théâtre Eurydice et Olivier Couder du Théâtre du Cristal, scénographie Jean Pierre Schneider, Olivier Couder, Richard Leteurtre....

Être handicapé qu'est ce que cela signifie, avoir perdu la main, avoir besoin d'être tenu par la main ? Je me souviens d'une étudiante souvent accompagnée par une aveugle et une handicapée moteur, qui avait été qualifiée d'inadaptée avec commisération par son professeur d'université qui la jugeait incapable de poursuivre des études.

Daniel Keene, une plume australienne qui écrit depuis 1979 pour la radio, le cinéma et le théâtre. Les Missions d'un mendiant, quatre textes courts semblables à des nouvelles littéraires. L'écriture, un échafaudage de mises en situation extraites à la vie courante. La narration, une succession de phrases brèves construites avec des mots simples.

C’est à la rencontre d’Olivier Couder et Richard Leteurtre que l’on doit cette création originale et très touchante qui réunit quatre pièces de Daniel Keene ; Je dis Je, La visite, Avis aux intéressés, un tabouret à trois pieds. Portée par des comédiens professionnels en situation de handicap et par le comédien Peter Bonke , la pièce est vibrante de justesse et de sincérité. Il faut être prêt à vivre le théâtre différemment, à se laisser porter par un univers onirique et par des interprètes qui impressionnent par l’étrangeté de leur présence. Une présence solaire qui réconforte et traverse sans concessions les êtres que nous sommes.

Et la langue de Daniel Keene pour raconter ces moments là. Puissante et simple à la fois. Une parole à la fois claire et ambiguë. Emplie de tendresse aussi envers ces écorchés de la vie....

Sur scène, un grand plateau modulable, en bois, grâce aux lumières, ce sera la maison, la gare, le wagon etc....

Dans un univers cru et saturé de violence, les femmes de 'Misterioso 119' nous entraînent à travers les méandres de leur existence sordide. Meurtre, drogue, prostitution, viol. Tels sont les crimes commis par ces cinq détenues anonymes qui dévoilent leur intimité sans concession. Jeunes et pourtant déjà condamnées par la société, elles construisent le récit de leurs existences avortées, du traumatisme de l’enfermement et de leurs passions...

Située dans une prison pour femmes, « Misterioso‑119 » de Koffi Kwahulé conte une histoire d’amour et de mort. Laurence Renn Penel en fait une œuvre chorale, soutenue par la musique lancinante de Frédéric Gastard...

Toute la force, l'intrépidité, la magnificence du théâtre est là. Il y a dans ce spectacle, éclatante, cette chair dont est fait le théâtre, ce qui fait qu'il est un art à part, capable de combiner tous les arts pour faire exploser sur scène le seul sujet qui l'intéresse : l'humain....

Il est très difficile le rapport entre voyeur et regardé. Le spectateur peut-il s’assimiler à un voyeur ?