«On a veillé à ciseler l'émotion et à ne pas tout le temps se réfugier dans la larme et le cri. » Une vraie et puissante proposition théâtrale qui donne le vertige tant les comédiens maîtrisent leur art et jusqu'au vers racinien qui s'étire avec une douceur exquise et un malaise précieux, vers racinien qui interpelle le spectateur sans détours et lui rappelle à quel point il est mortel....

En mettant en scène ce drame qui en mai 1956 couta la vie à une vingtaine de jeunes soldats français Aziz Chouaki et Bruno Boulzaguet braquent le projecteur sur les non-dits d’un sale conflit qui laissa des traces sombres....

" Palestro restitue le tragique et l’horreur en faisant le choix terrible de l’humour (celui des auteurs) et de la jeunesse (celui des acteurs de l’ESCA, dans de petits rôles).......

Il a pourtant une saveur toute particulière pour qui sait être sensible au délicieux onirisme qui s’en dégage. Mais cet Intermezzo adapté en fantaisie en manque beaucoup, hélas. À l’exception de Grégory Servant qui campe un contrôleur des poids et mesures enjoué et attachant, les comédiens qui font face au public se tiennent raides dans leur diction et figés dans leur corps, sur un plateau qui semble trop grand pour eux, comme s’ils avaient autant de mal à occuper l’espace qu’ils en ont à habiter le texte giralducien.