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La Mélancolie des Barbares

+ d'infos sur le texte de Koffi Kwahulé

: Présentation

« Chacun appelle barbarie, ce qui n’est pas de son usage. Comme de vrai nous n’avons autre mire de la vérité, et de la raison, que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses. »
Michel de Montaigne, Les Essais


A la croisée du polar, du conte métaphorique, du poème mythologique, de la tragédie et de la satire, La Mélancolie des barbares est un objet littéraire non identifié riche de résonances. Nous avons voulu, à travers notre mise en scène, explorer et rendre compte des quêtes de liberté de Zac, Baby Mo et de Lulu, ainsi qu’exposer les lignes de fractures de cette micro-société, en empruntant les codes de ces différents genres littéraires. Nous avons déliberemment choisi de ne pas donner de visage au Komissari ou plutôt de lui donner tous les visages afin que le public puisse projeter sa propre image mentale du barbare. Toutefois, le Komissari est il le seul barbare de la pièce?


La pièce ne compte ni bon ni méchant : en un sens, on est au delà du bien et du mal. Toutefois, certaines forces (le Komissari, les Autres...) tentent d’imposer leurs dialectiques, leurs normes morales au collectif et divisent le groupe entre « purs » et « impurs ». Ainsi, ils se permettent d’offrir aux égarés l’absolution, de les blanchir ou de détruire, moralement ou physiquement, les éléments « irrécupérables ». Ils traitent ou sacrifient les individus déviants sur l’autel « du vivre ensemble », preservant ainsi leur organisation de la société. Cette organisation repose notamment sur une certaine vision des rapports homme/femme.


La scénographie


Nous avons construit notre scénographie autour des notions de tache et de souillure et autour de l’opposition individu/collectivité. Nous avons inscrit l’action dans un lieu non identifié et déréalisé, une laverie française délabrée. Nous échappons ainsi à l’ecueil de la reconstitution d’une banlieue, comme pourrait le suggérer le terme «cité», seul indicateur spatial du texte.ou sacrifient les individus déviants sur l’autel « du vivre ensemble ».


La musicalité


Dans ce texte, il n’y a pas de dialogue traditionnel, les répliques ne sont pas distribuées, on ne trouve aucune didascalie. L’auteur offre « un entrelacs de voix, un alliage de sons » servis par une écriture musicale et rythmée. Très influencées par le jazz, ses pièces sont telles des partitions qui laisseraient la place à l’improvisation. Il ne s’agit pas d’une histoire, mais de plusieurs histoires faisant système. Un système fait de boucles, de cycles de mesures de différentes longueurs.


L’intrusion de la fiction cinématographique dans l’univers théâtral


La dimension cinématographique de l’oeuvre , avec la mise en abyme du film Scarface, est traitée sans projections ni écran. Nous avons orienté notre travail sur la lumière, les sons (avec, entre autre, la création d’une bande originale de la pièce) et d’autres techniques théâtrales (utilisation de pantomimes...).


La confusion des genres


Alors que la problématique des rapports homme/femme constitue l’un des nerfs de la pièce, nous jouons délibérément sur la confusion des genres. Les comédiens prenant en charge le choeur des habitants de la cité jouent tour à tour des hommes et des femmes. La dissymétrie entre la parole portée et le corps offert au regard des spectateurs à la fois nie et accentue la dimension sexuelle du discours porté.


Le rapport au public


Nous utilisons un dispositif dans lequel nous abolissons le quatrième mur. Les comédiens entrent sur le plateau depuis les gradins : ils ont le même statut que les spectateurs, ils en font des comparses, des complices. Les entrées et sorties sont très restreintes. Les changements se font à vues : l’illusion théâtrale est malmenée. Un tel dispositif permet non seulement de rendre l’enfermement de ces personnages mais aussi de mettre en lumière le poids du regard de l’autre et de jouer sur la distance/ la proximité avec les spectateurs.


>> Ils en parlent: http://www.sceneweb.fr/2012/11/la-melancolie-des-barbares-de-koffi-kwahule-par-le-collectif-nose/

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