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La Petite Catherine de Heilbronn

mise en scène Coralie Pradet

: Note d'intention

Un projet, une troupe


C’est dans l’esprit d’un véritable travail de troupe que nous souhaitons monter cette pièce : pas moins de treize comédiens et trois musiciens s’emploient à recréer l’univers onirique et fascinant de la pièce de Kleist.


Kleist fait partie des rares dramaturges de son époque à n’avoir pas une vision stéréotypée et réductrice des personnages féminins. C’est certainement une des raisons pour lesquelles il nous apparaît, aujourd’hui encore, proche de nos préoccupations. La petite Catherine est souvent réduite à son caractère angélique et évanescent. Pour moi, au contraire, c’est un personnage de terre et de feu, la petite soeur de Penthésilée, la reine des Amazones, capable d’autant de violence et de folie.


Une passion folle


Dans un monde gangrené par la guerre et les luttes claniques, une jeune fille s’affranchit de son milieu, de ses liens familiaux, rompt ses fiançailles avec un jeune bourgeois, pour suivre l’homme pour lequel elle a conçu une passion folle et obsessionnelle.


Cette passion dont la femme est l’initiatrice va provoquer des remous dans la société et ébranler le pouvoir politique (la rumeur populaire présente Catherine comme la fille de l’empereur) et jusqu’au pouvoir religieux : Catherine voue au comte un culte qui ressemble à de l’adoration religieuse, ils seront accusés d’hérésie, de satanisme et de sorcellerie. Pendant un temps, elle couche dans ses écuries, le suit sur le champ de bataille au mépris de sa propre vie.


Transgressions féminines


Mais la société va trouver les subterfuges pour éteindre le feu de la passion et rétablir l’ordre moral, religieux et politique. L’autre femme de la pièce, rivale de Catherine, la belle Cunégonde, est aussi une femme qui transgresse les règles de la société militaire et machiste puisqu’elle est elle-­même chef de guerre. Elle utilise des artifices pour garder la jeunesse et la beauté et conserver ainsi une emprise sur les hommes qu’elle dresse les uns contre les autres.


Du comique de caractère


Si les thèmes de la pièce sont profonds, souterrains, les personnages complexes et la langue de Kleist exigeante, le ton de la petite Catherine n’en reste pas moins humoristique, et parfois franchement comique. Le comique de cette pièce est comique de caractère puisqu’il naît des personnages, de leur “jusqu’au-boutisme”, de leurs excès.


Nous souhaitons garder une grande simplicité dans les costumes et les décors, et présenter une version de la pièce visuellement épurée. Nous avons la chance de créer la pièce dans l’église désacralisée Saint­-Laurent à Langeais (Indre­-et­-Loire). Nous avons donc choisi d’investir totalement ce lieu et d’en utiliser les multiples possibilités. Nous attachons beaucoup d’importance à l’influence des lieux sur la représentation théâtrale.

Coralie Pradet

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