: Présentation
Victor ou les enfants au pouvoir est une pièce qui se situe dans la veine de Monsieur de Pourceaugnac de Molière, de La noce chez les petits bourgeois de Brecht ou des Farces en un acte de Tchekhov. C’est un théâtre à la fois festif, burlesque, satirique, grinçant ou débridé, mais qui reste jubilatoire jusque dans l’évocation des questions les plus graves.
1909 : Victor et le siècle sont encore dans l’enfance, la « Belle époque » et le vert paradis des amours enfantines. L’enfant de 9 ans est évidemment joué par un comédien adulte, avec une grande fantaisie, beaucoup de poésie, et très loin du « réalisme ». Cette dimension de canular très impertinent et l’esprit de jeunesse qui l’anime, seront servis par une troupe composée des cinq comédiens permanents du CDR de Tours, auxquels s’ajouteront d’autres comédiens.
1909 donc. Le 12 septembre, jour de
la Saint-Léonce, jour de l’anniversaire
de Victor. Les Paumelle, ses parents,
reçoivent leurs amis, les Magneau
avec leur fille Esther cinq ans,
un général revanchard qui finit par
capituler pour devenir le « dada »
de Victor. Puis, « miracle », apparaît
Ida Mortemart, inconnue d’une beauté
troublante, affligée d’une bruyante
infirmité…
Moderne « Léonce », né trop jeune
dans un monde trop vieux, géant
en culottes courtes, neuf ans et deux
mètres, enfant terrible et « terriblement
intelligent », Victor manipule
son entourage comme autant
de marionnettes sur le théâtre
de la cruauté cher à Antonin Artaud.
La fête tourne au délire et au désastre.
Sous les couleurs ravivées de
la comédie de vaudeville (on pense
à Labiche, à Offenbach) et les excès
drolatiques ou mélodramatiques du
boulevard du crime, tantôt burlesque
et absurde, tantôt onirique et poétique,
Vitrac signe ici un inquiétant tableau
de la société avec adultère, inceste,
scatologie, patriotisme, démence et
mort. L’humour ravageur de la pièce
et la profondeur de la réflexion sur
les rouages de la société font
de cette farce au vitriol une fable
d’une étonnante modernité. Riez !
(fait-il dire à l’un de ses personnages)
Cela nous calmera tous.
Il n’y a qu’un remède, c’est le rire.
Gilles Bouillon / Bernard Pico
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