Paul-Loup est un agent immobilier lessivé par la crise. Au bord de la faillite, un seul mot d’ordre rythme sa vie : vendre, vendre, vendre. Convaincu de ses talents de manager, il décide de renouveler son équipe. Mais les recrues sont démoniaques : naïve, sans morale, avare ou désintéressée, impliquée ou tire-au-flanc, laquelle pourra sauver Paul-Loup du tsunami financier qui le menace ?

Avec le député et le banquier, l’agent immobilier fait partie du club fermé des trois métiers les plus détestés en France. Le rapport à l’argent et les pratiques douteuses, à l’origine de ce palmarès, sont évidemment des sources d’inspiration et d’intrigue. Mais, ce métier m’intéresse aussi du point de vue fictionnel car, dans la triste réalité, je l’ai exercé. Le commerce est un lieu de tension permanente : entre le fournisseur et le détaillant, entre le patron et l’employé, entre le vendeur et le client… Chacun défend son intérêt et s’il ne le fait pas, il trépasse. Vendre, établir l’échange à son avantage, exige du savoir-faire, de la technique. Pour «performer », il convient de passer maître dans l’art du mensonge et de la manipulation. Mais le vice est de toutes les parties. Si le vendeur est soupçonné a priori de « survendre » le produit, de travestir l’information, de désinformer le client, celui-ci, sûr d’être face à un coquin, se montre innocemment sans vergogne, sans limite et sans culpabilité. L’affaire pourrait donner lieu à des tragédies ou à des réflexions philosophiques. Pour ma part, je préfère en rire. J’ai donc écrit une comédie de caractères inspirée par mes confrères véreux, mes employés démotivés, mes clients malhonnêtes et ma propre malice. Après tout, la comédie ne corrige-t-elle pas les moeurs ?

Tania Régin