« Une saison avant la tragédie de Macbeth » jette une lumière nouvelle sur un des couples les plus célèbres et plus sanglants de la littérature anglo-saxonne, pris dans l’engrenage fatal décrit par William Shakespeare dans sa pièce de 1606.
Dans ce texte de Gloria Carreño, prologue à la pièce de Shakespeare, Lady Macbeth, la folle somnambule rongée par les remords, laisse la place au personnage historique : la fougueuse Gruoch/Lady Macbeth, femme à l’intelligence politique subtile qui balaie les présages, les augures et la sorcellerie pour leur préférer cette déclaration sans ambages : « Ce sont les êtres humains qui se forgent un destin, et non les astres, les tempêtes ou les licornes. » Autour du couple tragique des Macbeth, Lady Bodhe, la mère de Gruoch, est une présence extraordinaire à l’accent punk rock survolté. Dans ce qui deviendra au fil des scènes un quatuor digne d’une vraie tragédie, tremble enfin le Serviteur fidèle dissimulant sous son humour cocasse et une apparente naïveté, une connaissance bien rôdée des intrigues des Princes.
La mise en scène d’Eric Durand nous plonge dans l’âge des ténèbres en Ecosse, dans un choc esthétique résolument gothique, avec un monde théâtral riche en psychologie porté par des personnages puissants et énigmatiques.
La musique en direct de Vianney Oudart vient envelopper ce prologue d’un drame de pouvoir et de trahison, résolument contemporain.