Colombe, actrice de profession, vient consulter Vincent, thérapeute, pour un mal-être autant professionnel que personnel. Sur scène elle répète le grand monologue d’Elvire dans l’acte IV de « Dom Juan » avec son metteur en scène Erwann. Le théâtre et la relation qu’elle entretient avec ce dernier va rapidement devenir le matériau principal de la cure : Colombe, jouant Elvire, sous la direction équivoque d’Erwann, rejoue inconsciemment sa vie passée et répète le vécu douloureux de ses rapports avec les hommes.
Parallèlement, Vincent, lui-même en supervision, essaie de comprendre sous le regard de Charles la relation difficile et orageuse qu’il entretient avec une de ses amies, Julia, et cherche à pacifier ses relations avec les femmes.
Dans ce chassé-croisé thérapeutique chacun sera invité à trancher dans le vif et rompre avec ce qui l’entrave.

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Note d’intention

Harcèlement, manipulation, emprise : le monde professionnel d’aujourd’hui semble gagné par une extension de relations dénaturées par des comportements irrespectueux de la personne humaine. Selon des études récentes la souffrance au travail est en augmentation constante et elle s’origine principalement, sous la pression des résultats et de la dégradation des indicateurs économiques, dans une détérioration des rapports sociaux et interindividuels. C’est ainsi le vivre ensemble d’une société toute entière, dont l’équilibre et la qualité sont en jeu.

Ici l’univers professionnel est celui du théâtre. Un univers où domine la précarité, pudiquement désignée sous l’appellation d’intermittence. Les rapports humains y sont parfois plus difficiles car les acteurs sont la matière même du travail artistique. C’est sur leurs émotions, leur corps, et parfois leur vécu, que le metteur en scène sera directement appelé à travailler. Contrairement à l’entreprise, où le chef, ou le manager, agissent sur leurs subordonnés par des injonctions sur les tâches, les opérations, les missions. Il en résulte une exposition et donc une fragilité plus grande, dans le milieu théâtral, aux phénomènes manipulatoires, aux stratégies de séduction et de domination.

Comment lutter et se protéger contre ces dérives ? Comment guérir des blessures du passé et de celles du présent ? « Un divan pour la scène » nous entraîne à la jonction du privé et du public, de l’intime et du social, du personnel et du professionnel, dans une dynamique thérapeutique féconde et libératrice.