Au départ, une petite forme photographique d’Ernesto Timor, Invitation à débattre N°2. Rien qu’une femme aux prises avec un rouleau de ruban adhésif, dans un espace vide qui fait figure de paysage mental. Il s’agit d’une improvisation en liberté, où le corps est central, dans son jeu avec ce lien. Si cela passe doucement les bornes, c’est sans cliché érotique ni recherche du scandale.

Le poète Dominique Sampiero s’est arrêté sur cette séquence d’images, y est revenu, y a posé le plus cru de son écriture. Il en est né Toi Tu, objet troublant et inclassable, sur le fil.

C’est un projet de livre à feuilleter sous un manteau de nuit, entre poésie et photographie, où les mots et les images construisent un écho loin de l’illustration, où la prise de risque est reine.

C’est aussi une forme vivante, dans laquelle le feuilletage des photos se fait projection, et le texte s’incarne par la voix, par le souffle de la comédienne Céline Liger. L’enchevêtrement des voix, des voies, y est à son comble.

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