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Sacré printemps !

+ d'infos sur le texte de Nathalie Fillion
mise en scène Nathalie Fillion

: Présentation

« J’entrevois soudain le spectacle d’un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, observant une jeune fille qu’ils sacrifient pour leur rendre propices les dieux du printemps, et qui doit danser jusqu’à la mort». Igor Stravinsky


Par le frottement des mots, des accords et des notes, dans une langue faite de sons et d’images, un tableau sonore et impressionniste d’une folle époque et de la naissance d’un printemps fracassant — Chaos ! Vacarme ! Dégel ! Débacle ! Conduire par les oreilles sur le chemin qui mène à l’œuvre et la laisser parler Ici. Maintenant. Il y a un siècle, exactement. Dix fois dix ans, pas plus.


Parole de metteuse en scène : Une théâtralité minimale pour une musique maximale.
Si la musique est invisible, des corps et des instruments la fabriquent. Mettre en scène cette version piano à quatre mains, c’est avant tout mettre en valeur la performance organique des deux pianistes, enchevêtrant leur bras sur le même clavier, aux corps à corps avec l’autre et avec l’instrument. C’est mettre en valeur la majesté d’un piano, gueule ouverte, et dont on tire des sons inédits, frottement des cordes, percussions, vibrations, résonnances… Dans le livret, descriptif du rituel païen, le récit se fait par la seule action des corps : rondes, jeux, danses, cortège, actions rituelles… Pas d’intrigue, mais une tension physique musicale qui trouve sa résolution dans le sacrifice de l’Elue et la danse sacrale.
Pour que le printemps soit complet dans son récit, sa chair et son organicité, il fallait faire s’incarner la puissance du féminin omniprésent dans l’œuvre. Ici, une actrice, femme orchestre ou grande prêtresse, dont la voix et le rythme se frottent à celui des notes. Elle prend en charge la totalité du récit et ses multiple voix. Quelques éléments sont là, quelques signes, une poignée de terre, une fleur, la présence de l’eau… Une théâtralité minimale, pour une musique maximale.


Parole d’auteure : Non raconter, mais dire.
Rester fidèle à la crudité de l’œuvre, être animiste avec les mots, choisir des mots images, des mots sonores, croire à leur puissance pour conduire seuls un récit, se contenter d’une grammaire minimale, primitive, au présent. Une voix de femme nous guide, ici, maintenant. Elle dit le terrible hiver russe, le printemps fracassant. Elle dit l’époque et tous ses tremblements, son extraordinaire créativité. Elle dit Paris au cœur du monde, le scandale légendaire de la première du Sacre. Elle dit tous les scandales, toutes les naissances, et celle d’une œuvre, celle du Printemps.


Parole de pianistes : A l’os de la partition
Si elle désacralise, la version du Sacre pour piano à quatre mains n’a rien d’un sacrilège. Stravinsky en personne a soigneusement conçu cet arrangement qu’il a parcouru avec enthousiasme avec Debussy. Ainsi, bien qu’elle n’ait rien à voir avec la puissance objective, insurpassable de l’orchestre symphonique, la force intrinsèque de l’idée musicale s’y exprime pleinement, avec toute la dimension de choc et de rupture qui pose cette œuvre comme un événement dans l’histoire de la musique.

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