Pour la création de Rue du Croissant, tout a commencé au détour d’une conversation. Philippe Blasband avait apprécié la performance d’acteur de Mohamed Ouachen dans son one man show Djudjurassique bled mis en scène par David Sstrosberg. A l’issue de la représentation, il a lancé l’idée de lui écrire un monologue à la hauteur de ses talents : un stand-up à multiples personnages. L’idée restera dans un coin de la tête de David Sstrosberg, jusqu’à ce que, devenant directeur du Théâtre Les Tanneurs en janvier 2010, il soit en mesure d’offrir la possibilité aux deux artistes de concrétiser le projet. Et voici Rue du Croissant.

Le but est de raconter Bruxelles dans toute sa diversité. Une centaine de personnages, habitant tous la rue du Croissant, sont joués par un seul acteur, un seul corps, une seule voix qui se modifie à chaque personnage. Le lien entre les personnages est qu’ils ont tous entendu un bruit dans la rue du Croissant. Nous ne savons qu’à la fin, ce qu’il s’est passé réellement.
Certains s’en foutent, certains le racontent sans avoir vu, certains essaient d’aider, d’autres essaient d’échapper à une dispute conjugale sous prétexte d’aller voir ce qu’est le bruit. Nous voyons défiler des chats, des bébés, des musulmans, des Portugais, des couples homos, une vielle dame énergique, un jeune homme pas énergique et tellement d’autres personnes différentes. Nous voyons défiler un Bruxelles multiculturel qui nous fait penser au monde et à sa diversité. Des voix de personnes, pas des voix littéraires.
Toute une diversité portée magnifiquement par Mohamed Ouachen.
La vie, mode d’emploi de Georges Perec mais à Bruxelles et seulement dans une rue, la Rue du Croissant !