« Un bon mot vaut mieux qu’un mauvais livre » note Jules Renard dans son journal.

Ni philosophe, ni moralisateur, il place sur scène des spécimens que le spectateur examine à travers l’optique du théâtre comme un scientifique examine des insectes au travers d’un microscope. Ni méchanceté, ni sentimentalisme béat, mais une lucidité qui n’exclut ni la compréhension, ni la tendresse.

Il nous présente des « personnages », certes, mais surtout des hommes et des femmes tout aussi pleins de contradictions que nous et tout aussi attachants, quels que soient leurs défauts et leurs travers.

Poil de carotte n’est pas un petit saint, même s’il n’a pas la chance « d’être orphelin », il est maladroit par manque d’amour.

Madame Lepic n’est pas une marâtre digne des contes de Perrault, c’est aussi une femme malheureuse depuis des années, comme l’avoue Monsieur Lepic, dont l’indifférence apparente n’est que le contrecoup d’un mariage malheureux.

Et Annette n’est pas le « deus ex machina » qui va nous concocter un Happy End, elle tente seulement d’apaiser les tensions pour que se recrée un semblant d’harmonie.