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Nitt 100 limites

Oumaïma Manai ( Chorégraphie ) , Nesrine Moualhi ( Direction d'acteurs ) , Kettly Noël ( Musique )


: Présentation

Deuxième étape d’un tryptique, Nitt 100 limites est dédié à la lutte de la femme arabe pour un statut de citoyenne à part entière. Après le ring de boxe où elle affrontait des forces obscures, Oumaïma entame un travail sur soi lié aux limites du corps, de l’espace et du temps. Une quête acharnée pour se défaire des obstacles et entraves imposés par un système. Une lutte vitale drapée dans des filets métalliques haute couture.


À Tunis, le spectacle a été très vite décodé par le public : la danse, comme une écriture invisible, qui nomme sans nommer, qui fait la synthèse entre l’intuition de la pensée et l’élan du corps, permet à chacun de comprendre le combat de la danseuse, que chaque femme et chaque homme partage, à son niveau, dans la vie quotidienne.
La magnifique vitalité d’Oumaïma, son charme féminin et sa force physique, entraînent tout sur son passage. Et les matériaux les plus hostiles, qu’ils soient de chantier ou de contention, deviennent sous ses mains des parures et des éléments de construction : un futur est possible, à condition d’y mettre toutes ses forces.


Nitt signifie l’humain mais aussi l’éclairage, la lumière. Dit à haute voix, 100, cent ou sans se confondent et le pluriel de « limites » s’efface. Nitt 100 limites est un spectacle à double sens : la quête de la libération du corps qui entraîne une libération de la pensée et du corset des idées figées. Oumaïma Manaï marche, elle court, elle danse, cherchant à fuir, à se libérer et à briser ses chaînes... Tenant un fil de fer à la main, elle l’enroule sur son cou, sur ses mains, sur ses bras... Ses mouvements, qui deviennent tantôt agressifs tantôt doux, dévoilent à la fois la beauté du corps féminin et sa force cachée.


Seule en scène, Oumaïma Manaï se joue des codes de la féminité pour interroger la place de la femme dans la société tunisienne. De l’équilibre précaire sur ses talons aiguilles aux filets métalliques à la fois robe de haute couture et entrave à ses mouvements, elle nous parle à travers son corps, de la femme, des limites, de la dualité entre construction et destruction. Elle nous parle des femmes tunisiennes, des femmes arabes, des femmes tout court. En écho aux récents changements politiques qui ont eu lieu en Tunisie et aux manifestations de Tunis, elle a créé un solo qui se transforme en une bataille acharnée contre les cadres et les barrières d’un système politique. Dans le questionnement esthétique du corps et de l’espace apparaît l’espoir d’opportunités face à la révolution. C’est une remise en question à la fois politique et culturelle des rôles attribués aux femmes, censées ressembler à une femme de magazine dénudée, à une mère irréprochable, à une femme voilée, à une ouvrière, à une sainte ou à tout à la fois.
Elle cherche ainsi à rompre les contraintes issues des traditions, des normes et de la religion qui accablent la femme. L’homme aussi, par corrélation.

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