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N'attrape pas froid (ma grand-mère)

+ d'infos sur le texte de Nicolas Heredia
mise en scène Nicolas Heredia

: Présentation

Note n°1, extrait - novembre 2011


Aujourd’hui, comme d’habitude, ma grand-mère a laissé cinq messages sur mon répondeur. Pour me donner le prix du kilo de poireaux au marché, me dire qu’il allait certainement pleuvoir, me lire un article du journal, pour m’embrasser. Donne-moi de tes nouvelles.
Et puis un autre message, pour me donner le prix du kilo de poireaux – Je ne sais plus si je te l’ai dit.
Cette dame-là ressemble certainement un peu à d’autres personnes âgées, je me dis. A d’autres grands-mères, ou à d’autres grands-pères. A d’autres mères, ou pères. Un jour, je n’aurai plus de messages sur mon répondeur. Je sauvegarderai les prochains.


Note n°2, extrait - juin 2012


Il ne s’agit pas de raconter la vie de ma grand-mère, son parcours ou son histoire personnelle à travers les années. Ce qui me fascine et m'interroge, c’est ce qu’est ma grand-mère aujourd’hui.
La vieillesse est une chose très sérieuse, et très légère - vaporeuse. Brumeuse, parfois. Les heures et les minutes se dilatent ou se rétractent. On peut perdre pied si facilement - on le ressent plus qu’autrefois.
Alors quel regard sur ceux qui vieillissent ? Quelles questions, quelles peurs, quelles émotions cela peut susciter chez celui qui est témoin ?


Note n°3, extrait - juin 2013


Le cheminement de mon travail m’amène à cette double recherche : d’une part celle d’un langage qui tricote ensemble l’image et la scène ; d’autre part, celle qui explore les possibilités d’un dialogue poétique entre la matière du reèl et l’imaginaire. J'ai commencé à filmer, pudiquement, délicatement, des fragments de ma grand-mère : les objets qui l'entourent, ses mains, les détails qui me semblaient dessiner un portrait en creux. Une première peau, filmique, pour un personnage à la fois singulier et universel.
L'actrice apparaitra sur le plateau comme elle entrerait dans un plan du film. Laisser voir la construction d'un personnage, s'attacher au sensible, aux gestes des petits rituels qui ponctuent la solitude, rendre palpable le temps, l'attente. Puis j'entrerai à mon tour dans le jeu, pour restituer mes visites autour d'une orange préssée, ou pour faire mentir la réalité. Digresser. Jouer.
Jouer avec nos peurs, les actionner, pour peut-être essayer de les apprivoiser ou de les déjouer, avec un peu d’humour et de poésie.

Nicolas Heredia

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