Au fil des spectacles, Abdelwaheb Sefsaf creuse un même sillon. L’auteur, metteur en scène, comédien et chanteur n’a de cesse de construire des ponts entre les cultures par la musique et les textes, de gommer les différents et les différences, de réconcilier le Nord avec le Sud.

Murs met en évidence une âpre réalité : alors que nous vivons dans une époque de libéralisation des échanges et d’expansion des interactions humaines, les marchandises circulent plus que les hommes. Jamais autant de murs n’ont été dressés que dans notre société mondialisée.

Le mur a une signification plurielle mais relève presque toujours de l’obstacle, du privé, de la séparation. Le mur peut être virtuel devenant la page sur laquelle on écrit ou que l’on consulte sur Facebook, il est aussi celui que nous érigeons mentalement, celui qui fait office de frontière entre les peuples ou des quartiers, il est celui de la honte, de la paix…

Il se nomme aussi quatrième au théâtre, celui que par bonheur Abdelwaheb Sefsaf explose en ouvrant l’espace aux spectateurs et le propos à l’humour. Avec ses musiciens, ses comédiens, ils repoussent les limites de la scène en utilisant la vidéo et le duplex, conviant les spectateurs à se sentir communauté, citoyens du monde.