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Les Quatre jumelles

+ d'infos sur le texte de  Copi
mise en scène Thomas Quillardet

: A propos de la pièce

La Trame, Le défi de l’écriture, La mise en scène, La scénographie

La Trame


Les Quatre Jumelles est un objet théâtral non identifié, un tourbillon, une ronde délirante et fascinante. C'est une oeuvre à la fois drôle et désespérée ou se mêlent les thèmes forts de Copi : la mort, l'exil, la drogue, la solitude. L'action se déroule dans un lieu unique, chez les soeurs Smith, en Alaska. Un Alaska fantastique, lieu d'exil mais aussi lieu d'enfer. Dans cette contrée imaginaire, les soeurs Smith rencontrent les sœurs Goldwashing : Joséphine et Fougère, jumelles elles aussi. Naît alors un combat sans merci, une lutte à mort sans fin. Ces jumelles sont immortelles. Elles sont condamnées à s'entretuer indéfiniment.



Le défi de l’écriture


Nous avons choisi cette pièce pour son écriture impulsive et déstructurée. Le texte, sans acte ni scène, sans début ni fin, est un « instantané ». Le temps d'un ping-pong verbal incisif. Celle-ci commence et se termine sans rien introduire ni rien résoudre du drame qui se joue sur scène. La pièce ne nous donne à voir que ce lieu unique d'un Alaska imaginaire, sans révéler véritablement comment ni pourquoi les sœurs y sont parvenu, si ce n'est poussées par l'insatiable «soif de l'or». L'évocation de destinations rêvées, de lieux de fuite, ne font que résonner dans le vide et rendre plus tragique encore le huis clos dans lequel les jumelles sont enfermées et duquel elles semblent ne jamais pouvoir s'enfuir. Peu de repères, peu de perspectives, pour canaliser l'incroyable énergie de cette écriture.


La pièce est un défi.



La mise en scène


Nous avons décider de construire la pièce comme un jeu, un rituel enfantin. De marquer le plaisir ludique de transgresser les interdits et les tabous tels que la mort, l'enfermement, la drogue...Jeu de meurtre et de résurrection, se salir de sang, se couvrir de cocaïne, jusque dans les yeux, les cheveux, encore et encore, jusqu'à l'épuisement des corps. De fait, notre travail est fondamentalement basé sur l'engagement des corps des quatre comédiennes. Pas d'entrée ni de sortie, les quatre corps sont toujours exposés à la vue du public, sans coulisse, sans repli. Cette interprétation nous a imposé une très grande rigueur et précision dans la chorégraphie de chaque mouvement. Les meurtres, les prises de drogue, les tentatives d'évasion, les morts et les résurrections sont autant d'actes signifiés par des codes physiques précis, qui se répètent et se font écho.


D'autre part, toujours dans cette perspective ludique, enfantine et délirante imposée par l'auteur, la mise en scène mélange les styles de théâtre, les codes de jeu. Les quatre jumelles cassent régulièrement le fil de leur interprétation en adoptant des « attitudes », des postures stéréotypées : celle d'une tragédienne, d'un héros de western ou de mélo de série Z... Cette perpétuelle rupture, inscrite au cœur de l'écriture de Copi, est un moyen de brouiller sans cesse les repères du spectateur et de donner à la pièce son aspect terriblement entêtant.


La pièce est nécessairement courte. Pour que le rythme effréné de ce cette ronde infernale soit efficace, l'attention des spectateurs doit être soutenue par l'énergie et la tension perpétuelle du corps des actrices. Cette énergie a de multiples expressions : la cocaïne, l'héroïne, le camphre agissent chacun à leur manière sur les rythmes de jeu des comédiennes. Les personnages, pris au piège de leur drogue, oscillent en permanence entre des moments de pulsions et de suspensions.



La scénographie


Le sol et les murs de la scène sont entièrement recouverts de bâches de plastique, installant ainsi le terrain de jeu, le « chantier » des Quatre Jumelles. Le mur du fond est également tapissé de fins fils rouges entrelacés comme une toile d'araignée. Les fils, couleur de sang, symbolisent également les veines à vifs des quatre sœurs. Au quatre coins de la scène sont installées de vieilles malles remplies de farine. Ces pyramides de poudre blanche qui semblent symboliser au début de la pièce, les icebergs de l'Alaska, deviennent rapidement des montagnes d'héroïne et de cocaïne vers lesquelles les jumelles courent se rassasier. Les sœurs portent des robes blanches, très simplement découpées. Le tissu solide et la forme des robes élargie vers le bas donnent aux jumelles un aspect dessiné et irréel. Chacune porte sur le ventre une poche de couleur différente, une couleur primaire qui ajoute encore à la vision ludique que le spectateur porte sur les personnages.

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