« Il y avait en moi deux hommes, tu me l'as dit souvent : Octave et Coelio »
Alfred de Musset à Georges Sand

Une histoire d'amitié. Jeunes, désoeuvrés, sans occasion de se réaliser. Un idéaliste et un désabusé. Un amoureux transi et un débauché. Tout les oppose et rien ne les sépare. Jusqu'à l'apparition de Marianne. Dès lors, le duo entame une danse qu'ils connaissent par cœur. Coelio rêve, Octave agit. Rien ne les arrêtera tant qu'ils n'auront pas conquis cette femme sur laquelle ils vont se briser.

Marianne. Tant désirée, insaisissable, qui trouve toujours les ressources pour échapper à ceux qui la convoitent : ses prétendants, son mari et la place que la société lui réserve. Marianne par sa résistance échauffe les sangs. Elle va jusqu'à provoquer la confrontation entre deux générations : Octave le fêtard et Coelio l'amoureux s'opposent à Claudio le juge, incarnant l'odre, une certaine austérité, et Hermia la veuve recluse, ne vivant que pour son fils unique, ressassant inlassablement ses jeunes années.

C'est en temps de paix, à la restauration, que Musset écrit cette pièce. Nous ne pouvons que faire le parallèle entre cette génération qui a vu ses pères s'aguerrir au service de Napoléon et la nôtre, qui se cherche dans cette europe en paix, qui remet en cause l'ordre social et monétaire mis en place par les deux générations précédentes ; qui a tant besoin de ses illusions pour vivre.