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Le Regard des autres

+ d'infos sur le texte de Christopher Shinn traduit par Sophie Vonlanthen
mise en scène Gilbert Désveaux

: De la difficulté d’être un artiste

Après TROIS JOURS DE PLUIE de Richard Greenberg, au théâtre de l’Atelier, THOMAS CHAGRIN de Will Eno, à la Manufacture des Abbesses, voilà LE REGARD DES AUTRES de Christopher Shinn. Trois auteurs new-yorkais contemporains qui explorent, chacun à sa manière, le mal-être de l’époque. Un théâtre existentiel, centré sur les méandres de l’âme humaine plutôt que sur des péripéties de fiction.


Chez Richard Greenberg, une famille recomposée engluée dans les secrets de familles. Chez Will Eno, un douloureux imprécateur dévoré par ses traumatismes enfantins. Chez Christopher Shinn, trois héros du quotidien qui se battent pour être artistes.


Déjà DESIGN FOR LIVING de Noël Coward (SERENADE A TROIS d’Ernst Lubitsch) racontait la vie de bohème d’un trio. Un auteur dramatique et un peintre américains qui luttaient pour survivre sous les toits de Paris. Avec, pour seul réconfort, la présence de l’amitié partagée…


Quelques années plus tard, Christopher Shinn se permet une plus grande liberté de ton. Il proscrit le romantisme, les clichés, la glorification… Il présente la vie d’artiste comme un véritable exercice de guérilla urbaine… un parcours du combattant où le regard des autres est toujours là pour réduire en miette une fragile vocation.


Combien de carrières d’artistes se sont fracassées sur le mur de l’argent ? Il y a ceux qui abandonnent leur art pour gagner leur vie, ceux qui essayant de jongler entre travaux personnels et petits boulots, ceux qui rentrent dans le rang de la grande industrie du divertissement… Il y a mille façons d’être infidèle à son rêve.


Cette liberté d’esprit se retrouve dans la vie sentimentale du trio. Fidèles à eux-mêmes ils inventent une vie à trois puisqu’ils ne peuvent vivre à deux. L’une aime l’un qui aime l’autre qui aime… Au final, les amants rentreront dans le jeu et détruiront ce trio utopique.


Ces explorations de l’intime sont observées par une figure divine souvent évoquée par nos personnages. Mais, un dieu qui serait débarrassé des oripeaux de la religion écrite par les hommes. Un dieu qui serait redevenu une présence sensible.


Pour finir, je remercie Sophie Vonlanthen et Yann Reuzeau de m’avoir invité à mettre en scène cette pièce et je salue la troupe, l’équipe et l’esprit de la Manufacture des Abbesses.

Gilbert Désveaux

27 janvier 2009

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