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Le Faiseur de théâtre

+ d'infos sur le texte de Thomas Bernhard traduit par Edith Darnaud
mise en scène Julia Vidit

: Une pièce inattendue

En début d’après-midi, un homme de théâtre, dit Bruscon, arrive avec sa famille dans une vieille auberge pour y jouer le soir même l’oeuvre de sa vie, La Roue de l’Histoire. Cette épopée de théâtre total, réunissant les grands personnages de l’histoire de Churchill à Marie Curie en passant par Napoléon, prétend expliquer l’Histoire. Sa représentation, elle, doit résoudre les problèmes de l’humanité. Rien que ça.
Ce jour-là plus que les autres, les conditions de jeu n’y sont pas pour Bruscon. Rien n’est à la hauteur des ambitions du Faiseur de théâtre : les cochons grognent derrière la fenêtre, la poussière vole sous les pas, les murs sont couverts de bois de cerfs et de portraits d’Hitler, sa femme tousse, la lumière du jour est trop forte et le manque de rideaux prive le patriarche du noir total que demande sa mise en scène. L’exigence de Bruscon est inadaptée à sa pitoyable tournée et son grand corps est mis à l’épreuve dans cet espace confiné.
Commence alors une logorrhée vertigineuse qui l’éloigne toujours plus du travail. Il rejette la faute sur tout et tous qu’il désigne comme les responsables de son empêchement.
Au fil de cette vocifération en vers libres, le chef de troupe révèle l’irrémédiable mise en oeuvre de son échec. Tour à tour en empathie ou en désaccord, nous nous trouvons face à notre propre incapacité à organiser le monde tel que nous le rêvons. Au second plan, sa famille se prépare. Les costumes brillent, le décor s’installe, l’heure du spectacle approche. Quand la représentation s’annonce, le tonnerre gronde et Bruscon, tel un héros shakespearien, lutte contre les éléments pour achever de se préparer. Alors que les spectateurs du village sont enfin au rendez-vous, le public s’enfuit pour assister à l’incendie du presbytère. Comme si le réel valait plus que n’importe quel représentation.
Si le spectacle a lieu, ce n’est pas celui que le faiseur de théâtre voulait nous donner à voir mais celui d’un grand dramaturge : Thomas Bernhard. L’auteur asphyxie avec humour son double de théâtre et nous force, avec un humour féroce, à trouver nous-même de l’air.

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