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Faim

d'après Sult de Knut Hamsun
mise en scène Arthur Nauzyciel

: Note d'intention

Terrifiante dérive d’un homme qui erre dans les rues, ce récit en partie autobiographique ne peut que renvoyer à tous ces anonymes qui peuplent aujourd’hui nos villes. Assis à même les trottoirs, ressassant dans leurs têtes on ne sait quelles obsessions, ils sont là sous nos yeux qui ne les voient plus. Le héros, un écrivain, est de ceux-là. Piégé dans l’exclusion qui fait de lui l’oeil invisible posé sur les pas pressés des passants, silhouette décharnée attendant en vain que des mains se tendent.


Xavier Gallais, acteur familier des mises en scène d’Arthur Nauzyciel (OR DET, LA MOUE TTE), portait en lui l’envie d’incarner cette parole de l’auteur norvégien Knut Hamsun, prix Nobel de Littérature en 1920. C’est avec son complice Florient Azoulay qu’il en a réalisé l’adaptation. Il incarne ce sacrifié de la société dont l’estomac, vide, se tord sur lui-même, quand le cerveau, à l’inverse, s’emplit de pensées qui se mêlent jusqu’à frôler la folie. Dans une pénombre inquiétante, froide comme les nuits d’hiver, on voit cet humain vaciller, sa tête trop lourde, son corps trop frêle, tout en lui cède et s’affaisse. Mais à mesure qu’il s’enfonce dans une obscurité totale, se lève en nous, spectateurs, le respect dû à une conscience qui jusqu’au bout, veille et fait entendre sa voix.


C’est d’abord par amitié que j’ai accepté d’aider Xavier Gallais à structurer et donner forme à son désir de faire entendre Faim. Étape par étape, je l’accompagne sur ce chemin qui d’Ordet, en passant par La Mouette, à nos projets futurs, fait sens pour moi.
D’une violente contemporanéité, ce texte donne chair et mots à ses êtres fantomatiques qui errent dans nos villes, ces affamés, ces âmes errantes au ban de nos sociétés, leur redonne la force du langage et de la pensée. Hamsun doit sa survie à la nécessité vitale en lui d’écrire et de décrire.
C’est ce qui projette le texte hors du champ social pour en faire une parabole sur le désir et la création, l’irréductible part d’humanité qui subsiste en chacun, et un phénomène de pure littérature.

Arthur Nauzyciel

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