La Révolte des Anges, c’est la rencontre fantasmée de trois « icônes » de l’art à la fin du XXème siècle : Bernard-Marie Koltès, Chet Baker et Jean-Michel Basquiat, morts tous trois à la fin des années 80. Le texte, la musique et l’art graphique, comme les trois aspects de la création théâtrale.
Trois anges donc désormais, ayant pour noms respectifs le Desperado Joyeux, le Prince de la Fêlure et l’Enfant Radiant qui se retrouvent dans les limbes, au milieu de nulle part, pour échanger sur leur vie, parler de leurs œuvres, de leur mort. Trois anges qui s’interrogent : « Pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi nous trois ? Qu’est-ce que nous sommes censés faire exactement ? » Trois anges qui s’indignent de n’être plus désormais qu’une image, qu’une photographie. Trois anges en colère contre l’idolâtrie de ceux qui « font de leur cadavre de jolis hochets ». Et de cette grande révolte peut naître le jeu, peut surgir la folie d'être encore, dans un univers – la scène – où la parole suffit à tout rendre possible, à tout imaginer.
À mi-chemin entre théâtre et musique, nous avons donc décidé de monter la pièce d’Enzo Cormann comme un « concert parlant », une approche résolument épurée pour laisser la part belle aux mots, aux notes et à la vie.