Au rythme où va notre société, le « c’était mieux avant » risque de devenir un leitmotiv. Imaginez que demain, la nourriture se limitera à des barres sans goût. Gare à vous si la brigade sanitaire vous surprend en train de fumer. Dans une nature aseptisée, plus aucun insecte ne viendra vous casser les pieds ! Et dans ce monde tout neuf et tout beau, les vieux seront exposés comme des bêtes de foire…...

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Que pensez-vous de la vieillesse ? Vous croyez qu’elle est triste, cafardeuse ! Combien de gens s’en plaignent ! Ah les vioques ! Figurez-vous qu’il y en a qui résistent aux regards empreints de pitié, horrifiés par les stigmates de la vieillesse, les rides bien sûr, le relâchement de la peau l’arthrose, l’incontinence etc....

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Deux petites dames d’un certain âge s’exhibent en public pour un peu d’argent, elles ont chacune leur chaise, l’une est particulièrement hargneuse et n’apprécie pas sa nouvelle « voisine » !...

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Deux personnes âgées au théâtre, c’est assez rare pour être souligné ! C’est que la question du vieillir, sans pudeur, en acceptant la décrépitude des corps et la perte de toute vie sociale, n’est pas forcément très “vendeur“. Mais leur fierté à être ce qu’elles sont nous émeut infiniment....

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Eulalie Delpierre et Marilyn Pape incarnent deux vieilles femmes qui résistent avec malice dans un univers effrayant, fliqué et aseptisé dans « La nostalgie des blattes »....

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Deux magnifiques comédiennes qui nous régalent du temps qui passe… Eh oui, elles sont tellement convaincantes, assises sur leurs deux chaises, jalouses au centimètre près de leur pré carré, de nous livrer leur vision d’un monde où le vieillissement sans artifice n’est plus « tendance »…...

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"La Nostalgie des Blattes" à La Manufacture des Abbesses : Eulalie Delpierre et Marylin Pape reprennent la pièce de Pierre Notte, une invitation à vivre sans se soucier des canons de la pensée ambiante, à vaincre Procuste. J’ai savouré, je suis sorti touché....

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Sur une estrade, où il y a deux chaises dont l'une est occupée par une grosse vieille dame pas du tout apprêtée dans ses sous vêtements blancs défraichis, arrive une seconde dame âgée, presque semblable à la première, qui s'assoit sur la seconde chaise, celle, bien sûr, qui est inoccupée.......

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Vieillir c’est devenir invisible, alors elles s’exposent les deux vieilles peaux de Pierre Notte, garanties sans botox, ride véloce, pesante graisse, menton triplé et muscle avachi, dans un Jurassic vieux indéterminé, musée, parc d’attractions, zoo ? Peu importe, tout tient au fil ténu d’un dialogue salé entre deux femmes d’un âge certain.......

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Elle sont touchantes ses deux petites vieilles portant un regard acerbe sur l’évolution (régression ?) de la société, sur le temps qui passe et ses effets sur leurs corps. Comme dans une antichambre de la mort, sans pudeur, elles titillent notre réflexion de leurs échanges. Dans le calme le plus apparent, c’est dans le verbe qu’elles sont survoltées. Survoltées et insidieusement acerbes,

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