: La Pièce
« De cette Musica deuxième on a d’abord l’impression de connaître la chanson, celle du désastre des amants.
Un homme et une femme se retrouvent sur les lieux de leur
amour comme sur celui d’un crime, oiseaux de nuits cloués sur
place, «des morts debouts » selon l’expression de l’auteur.
Nous les voyons comme des morts bien vivants, qui remuent le
couteau dans leur plaie, comme pour se sentir exister ensemble
encore une dernière fois.
Le temps d’une nuit ils parlent de leur amour depuis sa fin, et c’est
cet éclairage nocturne qui lui donne son prix.
Ils sont dans l’au-delà de leur histoire et cette distance post-mortem
leur confère une dimension tragique.
Ils ne sont pas plus des héros que chacun d’entre nous, ils ont traversé toutes les
scènes de la vie conjugale, l’hôtel où ils se retrouvent est un lieu commun.
Ils étaient eux aussi passionnés comme Andromaque et Hector, mais dans un cas de
figure où Hector n’a pas été tué dans un combat glorieux …
Ce qui est mort c'est seulement «cette merveille, le temps de l’amour », mais cette nuit
là, l’agonie de leur histoire les rend emblématiques. »
Mélanie Bestel
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.