Un oratorio ?
Une performance ?
Une lecture ?
Un discours ?
Le monologue Jaloux de Dieu, c’est un peu tout cela.
Le lieu théâtre est un dispositif vacant mais essentiellement tragique. Il suffit que les lumières s’éteignent en présence du public pour que commence quelque chose…
Après le premier monologue Sous le signe du chien, Alain Simon continue son travail d’écriture sur la parole limite en s’inspirant de l’improvisation, une écriture au fil de la pensée avec comme règle l’association d’idées. Jaloux de Dieu pourrait être le sentiment qui anime l’artiste de recréer le monde non pas à son image mais conforme au regard singulier qu’il porte sur lui. Dans l’interprétation de ce deuxième monologue, Alain Simon cherche avec le concours artistique de Jeanne Alcaraz et Mickaël Zemmit à échapper au réalisme que, sous l’influence du cinéma, le théâtre pratique souvent en mettant en avant le ton naturel qui nous coupe de la langue et de l’accent du pays théâtre.

"Je pourrais devenir obsédé à trouver ma place, comme les chiens qui tournent sur eux-mêmes avant de choisir où s’affaler. Et une fois leur corps posé, la gueule cherche encore son agencement comme un accomplissement ultime de la posture. J'aime cette danse du blottissement du chien accompagnée par cette expiration sonore qui récompense la recherche de la place adéquate. J'aime ce petit rituel d’ajustement dans le lit quand on sculpte l’oreiller à coups de poing, le calage et le blottissement du corps sur le drap, la grand-mère qu’on installe avec des coussins dans son fauteuil pour qu’elle soit bien, le petit enfant qui ne tient pas encore bien assis que l’on cale pour qu’il puisse regarder la maison vivre autour de lui..."

Alain Simon