: Note d’intention
Le comique n’est bon que s’il est gros ; j’espère qu’il l’est. Et le comique n’est comique que s’il est un peu effrayant. Le mien l’est-il ?
Eugène Ionesco
C’est l’histoire de Jacques et de Roberte, et surtout l’histoire de leurs deux familles qui
imposent leur « conception » de la vie : aimer les pommes de terre au lard, se marier, « pondre »
et se multiplier. Jacques se révolte mais, en vain.
Ce sont deux pièces du genre « comédie naturaliste ». Ionesco dit : « un théâtre de boulevard se décomposant et devenant fou ». Alors, les mots s’échangent, les cervelles se « tapotent »,
même si ça n’en vaut pas la « pelle ».
Ce sont deux pièces sur la famille, le conflit des générations, le déterminisme et le
conditionnement. En maître de la contradiction, Ionesco y emmêle le comique et l’atroce, la
pesanteur et le léger, le banal et l’extraordinaire, le rêve et le réel. Par la forme comique,
Ionesco figure ici l’expression d’une angoisse, il utilise la distorsion du langage comme un
instrument musical et burlesque, comme si on voyait avec les oreilles ou si on entendait avec les
yeux d’un enfant…
Ici, les amoureux ne roucoulent plus, ils ronronnent : « Ronronron », ce qui les empêche de
« pondre ». Mais il s’agit de rendement, de productivité, de procréation, de traditions, de survie.
Alors, tout rentrera dans l’ordre, et les jeunes mariés pourront enfin couver une multitude de
nouveaux oeufs. « Vive la production ! Continuons, continuons ! Comme par le passé ! L’avenir
est dans les oeufs ».
Agathe Mélinand et Laurent Pelly
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