Trois femmes, trois voix dans la nuit, trois regards qui tentent d’exister, de traverser le chemin pour (re)trouver … quelqu’un? Comment se raconter et quoi dire lorsque la solitude est notre compagne et le vide notre allié ? Quand le chemin cabossé a déjà été emprunté, vaille que vaille. Jacqueline, Angèle et Barbara. Trois femmes usées par la vie, peut-être à l’aube de leur mort. Sur le seuil de quelque chose. Sur le bord de leurs lits. Avec l’urgence de parler qu’ont parfois les nouveaux- nés ou les vieillards ou les affamés. Trois femmes, chacune avec son objet fétiche, comme une madeleine de Proust, une marionnette, qui les aident à vomir leurs mots et à parler parfois aux creux des silences. Un soir, leurs trajectoires se croisent autour de notre écoute, anonyme, fondamentale. Trois femmes, chacune face à son Autre comme un cri sourd, un appel, sans lequel nulle parole ne peut exister. Un autre, imaginaire, inventé, réel, humain ou divin, qu’importe. Il est là puisqu’elles se racontent, crucial au moment de ce passage où elles donnent comme elles peuvent leurs mots lambeaux, fils testamentaires de leurs vies éparpillées. Comment être spectateur de la vie des autres lorsqu’elle est livrée vraie et nue ?