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Les Insoumises

Isabelle Lafon ( Mise en scène ) , Lydia Korneevna Tchoukovskaïa ( Texte ) , Virginia Woolf ( Texte ) , Monique Wittig ( Texte )


: Présentation

Un projet en trois temps :
Deux ampoules sur cinq
Let me try
L'Opoponax

L’idée d’un cycle intitulé Les Insoumises est née avec Deux ampoules sur cinq, spectacle inaugural qui prend un statut particulier.


Qui sont ces poètes, écrivains, intellectuelles, qui, d’une manière ou d’une autre, résistent ? Ce sont des insoumises. Drôles, originaux, ces esprits libres tentent de dire, d’écrire un monde bouleversé ; à l’extérieur, par une guerre, un régime ou des conventions ; à l’intérieur, par des luttes intimes, par des contradictions. Pour toutes, le geste d’écriture est l’affirmation d’une posture qui se tient sur les bords.


Isabelle Lafon




Deux ampoules sur cinq
Adaptation du « Journal » de Lydia Tchoukovskaïa écrit après sa rencontre avec la poétesse Anna Akhmatova, de 1938 jusqu’à sa mort en 1966.


"Mon envie actuelle n’est plus de faire un spectacle sur Akhmatova et Tchoukovskaïa mais avec Akhmatova et Tchoukovskaïa. Pour cela, il faut les éclairer et protéger leurs zones de silence, d’obscurité et restituer la clandestinité de leurs entretiens. C’est pourquoi le dispositif consiste à éclairer le spectacle en utilisant des lampes torches. La comédienne Johanna Korthals Altes et moi-même nous éclairons mutuellement avec ces lampes et surtout, l’humour, la profondeur, l’intelligence aiguë de ces deux grandes dames sont éclairés par des spectateurs munis eux aussi de leur lampes torches. Un soir, Anna dit à Lydia : « Mais nous sommes des insoumises, n’est-ce pas ? » Elle donne le « la » du nouveau cycle Les Insoumises. Pour Lydia, noter ces conversations avec Anna était risqué, pour nous qui ne sommes pas dans ce contexte ça ne l’est pas, mais explorons jusqu’où le théâtre peut se risquer." Isabelle Lafon


Let me try
Adapté du Journal intégral (1915-1941) de Virginia Woolf et de deux conférences. Une œuvre unique, débordante, drôle, surprenante où Virginia Woolf essaye de « saisir les choses avant qu’elles ne se transforment en œuvre d’art ».


Trois femmes sorties à l’aube relèvent un défi : parler d’elle, faire surgir du creux de ses mots son visage, sa pensée, dans le temps qu’il leur reste. Elle, c’est Virginia Woolf. Les mots, ce sont ceux qu’elle consigne durant vingt-sept ans, saisissant tantôt ce qui l’entoure, tantôt ce qui l’habite et, le plus souvent, les deux à la fois. Les trois femmes, debout sur la lande, sont les témoins attentifs de tout ce qu’est cette figure ; une marginale et une mondaine, une femme et un écrivain, une conférencière et une exploratrice. Qui sont-elles ? Ce qui les lie visiblement, c’est le rapport très différent que chacune d’elles peut avoir à ce Journal. Oui, ce n’est pas un journal à trois voix mais trois femmes hantées, attirées, happées par cette œuvre. Laquelle est Virginia Woolf ? Que font-elles là ? Se connaissent-elles ? Ou peut-être préparent-elles un spectacle sur le Journal de Virginia Woolf ? N’oublions pas que dans ce journal, Virginia Woolf voudrait « saisir les choses avant qu’elles ne se transforment en œuvre d’art »… Le Journal de Virginia Woolf est un pari à fleur de peau. Alterneront des réflexions sur son travail, ses doutes, des descriptions féroces et pleines d’humour de ceux qui l’entourent, des moments saisis dans le vif d’une discussion, de la vue d’un paysage… très discrètement sa « folie », ses rapports avec Léonard…


L'Opoponax
de Monique Wittig


L’Opoponax commence le premier jour de Catherine Legrand dans une école dirigée par des religieuses à la campagne, elle a environ cinq ans. Le livre se termine alors que Catherine Legrand est interne, adolescente, elle a grandi, elle doit avoir 14 ans.


On la suit . On est avec Catherine Legrand comme une caméra pourrait filmer à hauteur de visage la petite fille qui entre dans cette école religieuse et, au fur et à mesure, se rehausserait pour toujours rester à hauteur du visage de l’enfant qui grandit. On est très près de ce qu’elle rencontre, de ce qu’elle voit : la campagne, l’école, les sœurs, les autres enfants.


Le « on » est omniprésent dans le texte comme si ce « on » nous incluait et nous obligeait à entrer dans l’histoire par la langue de l’enfance, par cette langue qui débusque tout à mesure qu’elle le voit. « On » est entraîné avant même de se demander quel âge a Catherine Legrand. En quelle classe est-elle ? On le sait comme secrètement, on le sait par ce qui est vu et décrit par Catherine Legrand. On s’imagine que c’est peut-être nous qui manions la caméra.


« On », c’est Catherine Legrand, c’est Valérie Borge, c’est Denise Causse, c’est Vincent Parme, c’est Anne-Marie Losserand ou Laurence Bouniol, c’est Madame La Porte (qui a un chignon), c’est Mademoiselle, c’est tout ce monde qui est nommé et qui surgit par le fait même d’être nommé. N’est-ce pas aussi le propre du théâtre que de nommer pour faire apparaître ?

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