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Français, encore un effort si vous voulez être républicains

Hervé Loichemol ( Mise en scène ) , Donatien Alphonse François De Sade ( Texte )


: Présentation

Nous sommes chez le divin Marquis. Une soirée chez le Marquis de Sade, entre deux parties fines. On reprend des forces. On se restaure – le corps, mais aussi l’esprit. Une conférencière entre en scène. Suivant un rituel très établi, elle se lance dans une démonstration sous les yeux de l’hôte et de ses convives. L’objet de ses réflexions ? Rien moins que la religion, la politique, les mœurs, la liberté. Soit un siècle de pensée qu’elle dévide et qu’elle pousse dans ses derniers retranchements avec une simplicité sidérante. C’est ici la philosophie des Lumières que vise Sade : qu’advient-il de cette philosophie lorsqu’elle est portée à son paroxysme, lorsqu’on en développe les conséquences les plus extrêmes ? Des effets brûlants, dont les siècles suivants verront la vérification... Le “divin Marquis” était un visionnaire. Il n’a pas fini de nous surprendre.




Entretien avec Anne Durand


- Le texte est extrait de La Philosophie dans le boudoir.
- L’un des personnages, au cinquième dialogue, sort une brochure qu’il a achetée au palais de l’Égalité, intitulée Français, encore un effort si vous voulez être républicains, et la lit à ses compagnons de jeux. Nous avons gardé ce principe : mon intervention est une pause entre deux moments lubriques. Dans notre spectacle, Sade est présent. La “conférencière” que j’interprète expose la philosophie du Maître sous les yeux du Maître...
Après avoir entendu tant d’horreurs en France au moment de l’adoption du texte sur le mariage pour tous, j’ai pensé que dire, Français, encore un effort si vous voulez être républicains, aujourd’hui n’était pas une chose superflue.


- Quel est l’objet du texte ?
- Dans le contexte révolutionnaire, Sade propose de revoir les devoirs de l’homme (envers Dieu, envers les autres hommes, envers lui-même) suivant le modèle de la Nature, si importante pour les philosophes des Lumières. Les lois réprouvent, mais la Nature, elle, nous inspire. De fil en aiguille, la démonstration renverse les valeurs du bien et du mal.


- Est-ce choquant ?
- L’exposé est d’une telle logique !
On se surprend à l’approuver.  Mais il est évidemment ironique, on ne peut donc pas être choqué.
Au niveau de l’interprétation, il ne faut pas jouer cette ironie : elle ne fonctionne que si elle est assumée très sérieusement. Mon personnage défend donc les propositions du Maître, sa philosophie libertine poussée dans ses conséquences les plus terrifiantes, avec la plus grande honnêteté.

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