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For ever Müller

+ d'infos sur le texte de Simon Delétang
mise en scène Simon Delétang

: Tombeau pour Heiner Müller

« De trou en trou vers l’ultime trou sans plaisir »…

J’éprouve une fascination pour les portraits photo de Heiner Müller, que j’amasse depuis des années et qui, telles les photos d’une rock star, ornent ma pièce de travail. Cette omniprésence de l’homme/auteur - les deux étant plus que jamais indissociables - m’a donné envie, non pas de monter une pièce en particulier, mais de partir de cette fascination pour l’homme et Berlin afin de construire un portrait subjectif du dramaturge et de son oeuvre, à travers ses poèmes, récits et extraits de pièces qui me touchent et me bousculent.


L’humour particulier de Müller, souvent occulté dans les mises en scène de ses textes - pour Müller, certains des metteurs en scène compliquaient son oeuvre - m’est apparu en lisant des entretiens qu’il a accordés, dans lesquels son sens de la répartie est proprement jubilatoire.


Je crois qu’il faut monter Müller comme un auteur accessible, profane et drôle. Il appartient à une tradition théâtrale à laquelle il serait bon de l’associer.


Avec ces entretiens, nous retrouverons l’ambiance des vieux plateaux de la télévision est-allemande, où le chanteur Rex Gildo pourrait côtoyer Heiner Müller... Faire de ces plateaux, et d’autres lieux symboliques de Berlin, les lieux de l’évocation de ses textes, un univers peuplé de mortes suicidaires, de dictateurs, de spectres shakespeariens, de meurtres, de formules tragiques et d’humour noir.


En 1983 au Petit Odéon, lors de la création De l’Allemagne par Jean Jourdheuil, à laquelle Heiner Müller participait, lisant certains de ses textes en allemand, il avait déclaré : « Quand je lis mes textes, c’est comme si je chiais des pierres tombales ». Il évoquait, ainsi, le côté définitif de ses propres formulations. C’est sa propre pierre tombale, justement, qui nous servira de lieu d’évocation. Le cimetière est le lieu müllerien par excellence, où il côtoie désormais Brecht et Weigel, et où de fidèles admirateurs viennent déposer un cigare, un verre de whisky (attributs devenus éternels) comme sur la tombe d’une icône.


Cependant la fascination pour Müller ne nous enlèvera pas l’irrévérence. Notre objectif est de tenter une lecture ludique, concrète, érotique et festive d’une oeuvre souvent injustement tenue à l’écart.


Travaillons à la réapparition de l’auteur avant de mettre en pièce sa photographie...

Simon Delétang

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