Un jeune comédien est en quête d’un personnage : Faust. Homme qui, au demeurant, est accablé par l’insignifiance de son savoir et désespérant de ne rien découvrir qui puisse le satisfaire. Élie Triffault fabrique ici son laboratoire autobiographique et va emmêler les répétitions de son spectacle à ses propres souvenirs. Faust, prétexte à l’incarnation des passions ?
Cette adaptation de Faust réunit une dizaine de personnages.
Il n’y a presque pas de décor. Une chaise, là, et une table. L’acteur ne sort jamais de scène. Comme s’il n’y avait pas de temps à perdre. Ces personnages, dont la voix, le corps, l’allure générale, diffèrent en tous points, sont représentés par un seul acteur sur la scène. Il s’agit là d’éclairer toute la théâtralité des propos émis par Goethe : une fiction débordante d’effets(de magie même), des rencontres fabuleuses, une mise en scène de son propre destin. C’est un tour de force qui emploie l’imaginaire d’un homme, seul, face au vide de sa vie. Faust est l’écrivain de sa propre histoire, moteur de certaines aspirations, littéraires et religieuses, distributeur de maux étranges.
Comme si tout était à montrer avant qu’il ne soit trop tard.
Le jeune homme prône déjà ce qui le mène droit à sa fin. Il contemple ces regards de vivants face à la mort, et on en rit...
Ce Faust se voit chargé de nombreux textes. On y retrouve des extraits de L’Enfer de Dante, des poèmes de Nerval, La Mouette de Tchekov, La Légende des siècles de Hugo, Georges Dandin et Le Misanthrope de Molière, L’Herbe rouge de Boris Vian, et de nombreux textes d’Élie Triffault.