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Ecrire, Théâtre et Harpe

mise en scène Hélène Poitevin

: Présentation

ECRIRE... pour ne pas mourir


Comment nommer ce qui nous anime au plus profond, ce qui oriente nos choix, nos actes et notre vie ?


En 1993, Marguerite Duras est à la fin de sa vie. Elle sent l'urgence de tenter de dire ce qui l'a agi tout au long de ses années d'écriture : la solitude, nécessaire, le sens de l'engagement et l'injustice sociale, l'appel du vide (l'alcool, l'Inconnu, la folie...)


Avec Écrire, son œuvre ultime, elle nous invite à retrouver le chemin de nos questionnements intimes et de notre créativité propre. Chemin, certes, âpre et difficile mais au coeur du vivant.


ECRIRE... une parole qui appelle


Ecrire, c'est d'abord un film.
Avant d'écrire ce qu'est écrire pour elle, Marguerite Duras en parle. C'est face à la caméra de Benoît Jacquot, cette même année 93, qu'elle prend la parole. Il a fallu la présence amicale et bienveillante de l’autre, son regard via la caméra, la chaleur de l’intérieur familier de la maison avec le fauteuil et le piano juste là, la présence du dehors derrière les fenêtres pour que Marguerite Duras dise Ecrire.
On est frappé par son oeil vif, rieur, voire moqueur, son adresse franche et directe, la densité des mots pourtant simples, leur résonance profonde.


Ecrire, le film puis le livre, n'est donc pas un regard en arrière, plein de nostalgie, sur l'oeuvre qui a été. C'est une oeuvre en tant que telle, un livre en marche qui se construit devant nous et avec nous.


Ecrire est une parole en acte. Nous la faisons résonner de nouveau en la partageant, à notre tour, avec les spectateurs-voyageurs venus la (re)découvrir.


Dans une proximité avec eux, le texte leur est adressé, directement, tel quel, avec sa force d'émotion, ses contradictions, ses errances, ses fulgurances et ses zones d'ombre.


ECRIRE... c'est l'histoire d'une rencontre


Un jour, Marguerite Duras rencontre sa maison de Neauphle-le-Château, celle qui deviendra la maison de l'écriture.


La maison est au coeur d'Ecrire.
Notre projet a pour coeur la maison.


Qu'elle soit à ciel ouvert, faite de béton ou d'argile, on porte en soi une maison, un abri, un endroit. Réelle ou rêvée, présente, passée ou à venir, cette « chambre à soi », comme la nomme Virginia Woolf, nous fonde et nous permet d'exister. Et de créer.


« Quand on m'a ouvert la porte d'entrée, j'ai vu le parc. Ça a duré quelques secondes. J'ai dit oui, que j'achetais la maison dès l'entrée franchie. Je l'ai achetée séance tenante. Cet achat a précédé la folie de l'écriture. Cet espèce de volcan. Je pense que cette maison y est pour beaucoup. » Ecrire, p27


Notre maison : celle du plateau


Au plateau, la maison est là, mais de manière fragmentaire. Ce qu'on voit est ce qu'il en reste : un petit meuble, une chaise, un damier noir et blanc pour le sol. Tout le reste de l'epace est composé de végetal : feuilles, bois.


Pas tout à fait envahi, l'espace du dedans est atteint par l'espace du dehors, installant une légère confusion entre les deux. Comme un vertige.


Par une navigation perpétuelle dehors/dedans, nous cherchons à créer un mouvement intérieur chez le spectateur, entre ses propres sensations et ce qu'on lui donne à voir et entendre ; à l'entraîner, dans ce temps partagé de la représentation, au coeur de sa propre solitude. Comme on visiterait, accompagnés d'autres, les pièces d'une maison, tout en parcourant simultanément les méandres de notre maison intérieure.


La maison hantée : l'espace de la musique


La maison protège, mais elle retient aussi en elle l'écho de ceux qui l'ont habitée, des événements qui y ont eu lieu.
Les livres et leurs personnages font partie intégrante de ces événements et petit à petit « peuplent » la maison, semblent l'habiter, comme autant de voix chères. Au coeur de la maison, l'appel de l'écriture est absolu et sans concessions.


C'est à cet appel que répond la musique au plateau.
Muse, la musicienne arrache ses mots à l'auteur, les prolonge, les provoque. Esprit des lieux, la musique rend leurs voix aux présences qui vécurent là, personnes comme personnages.

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