Une relecture radicale de l’œuvre d’Hanokh Levin, congédiant toute forme de narration, préférant un théâtre de bribes et de didascalies, extraordinaire cabaret-polaroïds des comportements humains.

À corps et à cris, la Troupe du Levant n'installe pas le chaos. Il est là. Elle le révèle, le montre. Il est celui de notre époque. Il est celui, éternel et universel, de la condition humaine. 
Alors, le théâtre de la Troupe du Levant fomente des spectacles qui partent en résistance au gré de véritables performances physiques :
« Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. − Et je l'ai trouvée amère. − Et je l'ai injuriée. »

Stani Chaine. Décembre 2014

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Ceux qui marchent à l’ombre des canons, c’est un espace qui est avant toute chose donné à l’acteur. Un espace où l’acteur devient ce qu’il est, où il explore les frontières de la tendresse et de la violence et s’infiltre dans les mesquineries de l’existence ;
Ceux qui marchent à l’ombre des canons, c’est un espace pour l’étranger. L’étranger qui fait peur, le nécessaire étranger, pour regarder en face ce que nous refoulons dans l’ombre.
Ceux qui marchent à l’ombre des canons, c’est un espace-temps où le possible devient réel, où l’on s’autorise ce qui dans la vie serait inacceptable, la fêlure de l’amour d’où jaillit la vie sans retenue.

Hanokh Levin n’a peur de rien et nous autres, acteurs, incarnation de multiples reflets, tâtonnant dans le noir pour trouver une possibilité de fuite, nous heurtons les uns les autres, pressés par le temps, à la poursuite d’inaccessibles rêves.