Artiste en résidence aux 2 Scènes, la chorégraphe italienne Ambra Senatore poursuit son travail de création basé sur l’observation de la vie ordinaire. À la frontière entre fiction et réalité, ses pièces multiplient les décalages, les fausses pistes, les répétitions et les jeux.

Ambra Senatore voit la danse partout. Entre danse, théâtre et art visuel, elle joue à décomposer et recomposer la vie quotidienne pour écrire un discours fragmenté sur l’être humain. Avec ses images pleines d’ironie réjouissante et de douce folie, la chorégraphe mène ainsi une enquête à l’humour distancié sur les apparences et les relations.

Sa dernière création – à quatre ou cinq danseurs, la création étant en cours à l’heure où s’écrivaient ces lignes – se concentre sur l’action quotidienne et les dialogues. Leur forme est celle du réel, mais la gestion du temps n’est pas linéaire. Tout est découpé, répété, changé de place. Ce traitement tend d’abord à l’absurde, avant qu’une construction ne se dessine pour multiplier les sens. Différents paysages émotifs se façonnent alors pour livrer une analyse de l’humain avec ses faiblesses, ses désirs, ses tragédies et ses joies.