Après le choc de “Swan Lake”, la nouvelle réincarnation d’une figure du ballet romantique par Dada Masilo en création mondiale à Valence avec la complicité de la Biennale de la Danse

« Quand j’ai vu le Carmen de Mats Eks à l’âge de 16 ans, j’ai été époustouflée. Je savais que je voulais danser ce rôle. Carmen est tellement méchante. Elle est tout ce que maman vous dit de ne pas être. Mais je ne voulais pas d’une version superficielle. Carmen parle de sexe, de manipulation, de douleur, d’ambition et de mort – ce dont le monde est vraiment fait. J’ai commencé avec l’idée de mettre au jour la femme sous l’image qu’en présentent les ballets et les opéras, pour trouver la vulnérabilité sous son apparente froideur, son côté sans-cœur. Mes recherches ont dépassé mes espérances : je cherchais Bizet et j’ai trouvé Chtchedrine, j’ai découvert de nombreuses manières de raconter cette histoire. Au final, j’en ai écrit une qui nous permet à moi et aux danseurs de faire ce qu’on aime le plus – danser. » Dada Masilo

Issue de la Dance Factory à Johannesburg, Dada Masilo a séjourné deux années à Bruxelles à l’école PARTS créée par Anne Teresa de Keersmaeker. Chorégraphe hors norme, prodigieuse danseuse, elle crée des pièces enlevées, ambitieuses et métissées en s’emparant des figures de la culture européenne. Après l’immense succès de Swan Lake, présenté en première européenne à La Comédie en 2012, fusion de danses africaine et classique qui a enchanté jusqu’aux plus exigeants des ballettomanes, Dada Masilo poursuit sa danse virtuose et engagée avec une nouvelle réincarnation de la figure de Carmen et se penche une fois encore sur les questions qui traversent notre monde.