Inspirée par une histoire vraie survenue aux États-Unis en 1999. Trévor est un petit garçon de neuf ans, très mûr, qui vit seul avec sa jeune mère célibataire dans une modeste maison isolée de la campagne américaine. Alors qu’il revient d'un week-end de camping en forêt avec la famille d'un copain, sa maman ne vient pas l'accueillir à l'entrée de la maison. Trésor la trouve inanimée sur son lit, et ne parvient pas à la réveiller...

Croyant ou voulant croire sa maman profondément endormie, il prend sa vie en charge, va à l'école, fait ses devoirs, les courses, la cuisine, avec pour seul confident le petit écureuil qu'il a rapporté de son séjour en forêt. Il répond aussi au téléphone à ses copains, à sa maîtresse d'école et à sa grand-mère, avec ce courage et cette détermination propre aux enfants, et fait face à ses propres angoisses avec une imagination débordante. Ce n'est qu'un mois plus tard qu'un adulte mettra fin à cette situation, jouant aux yeux de l'enfant le rôle de "Prince Charmant".

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Intentions de mise en scène

"Ça va, maman ?" est à mes yeux une œuvre profondément optimiste, qui célèbre cette force de résilience propre à l'enfance, cette capacité à parer la réalité des ornements d'une imagination débordante, cette détermination quelque fois obstinée à marcher contre les vents contraires.

Après mûre réflexion, j'ai choisi de reprendre à mon compte le choix des metteurs en scène italien et anglais de jouer cette pièce entièrement dans le noir, non seulement pour contourner la difficulté de faire interpréter un tel texte par un enfant de 9 ans, mais surtout parce que le naturalisme qu'aurait exigé une approche classique m'aurait forcé à rendre continuellement présente la situation de départ, quand l'obscurité permet au contraire au spectateur d’adopter la point de vue de l'enfant, de s’identifier à lui et à ses qualités de caractère et d'imagination dont Gloria Mina fait l'enjeu de sa narration.

Pour le confort du spectateur je souhaite placer en avant-scène un tulle noir qui fera écran entre scène et salle, et pourra supporter quelques projections qui rythmeront le spectacle. Ainsi l'obscurité ne sera pas totale, mais suffisante pour isoler chaque spectateur avec ses sensations et ses émotions.

Enfin, je souhaite créer un environnement sonore sophistiqué qui fasse ressentir les moindres manipulations d'objet, les moindres mouvements des personnages, leurs émotions, leurs respirations, au point de nous donner la sensation d'avoir vu ce que nous n'aurons fait qu'entendre.

Armand Eloi, metteur en scène