: Note d'intention
Le dispositif : Une machine à coudre
A partir d’objets anciens et chargés de souvenirs, de bibelots fabriqués en série dont on a refait le visage, d’ustensiles de cuisine et de marionnettes, nous racontons de courtes histoires (presque) sans parole. Ces objets sont manipulés sur une vieille machine à coudre à pédale Singer, montée d’un plateau tournant. La marionnettiste actionne la pédale et le plateau tourne. Elle pose devant elle des objets qui se déclinent, s’accumulent, se transforment à chaque tour de plateau.
En filigrane
...la pensée du philosophe et psychanalyste, Miguel Benasayag qui parle de la façon de se défaire du « mythe de l’individu », mythe propre à nos sociétés occidentales et qui pousse à l’individualisme et à l’impuissance d’action.
...des histoires issues de la littérature enfantine qui, comme les fables philosophiques proposent une compréhension à plusieurs niveaux.
Comment un mille-pattes se met à ne plus pouvoir marcher parce qu’un crapaud lui demande dans quel sens il bouge les pattes.
Comment Monsieur laisse beaucoup de lui-même sous une branche de charmille.
Comment une pomme circule du rouge-gorge à l’antilope, du chimpanzé à la vache, du cochon au rouge-gorge...
Des uns et les autres
Nous pensons qu’ainsi il s’agit de parler de nous, maintenant,
de nos impuissances et de nos élans, de nos difficultés à être
ensemble et de faire partie du paysage, car c’est en allant puiser
dans cet endroit là que nous irons vers d’autres, dans un
partage.
Nous sommes accompagnés en chemin par la pensée développée
par Miguel Benasayag dans « Le mythe de l’individu»
et « La fragilité » aux Editions la Découverte.
Pour Miguel Benasayag, l’individu dans nos sociétés occidentales
apparaît comme un être qui doit développer sa propre
authenticité dans une maîtrise et une quête perpétuelle, le
coupant ainsi des autres et du paysage, c’est-à-dire son milieu,
son origine, ses liens. Cette pensée résonne en nous fortement,
et il ne s’agit pas de mettre en scène ces textes philosophiques
mais plutôt d’écrire des poèmes visuels qui seraient
comme des échos à ces textes.
« Nous sommes ce que nous n’avons pas choisi d’être, et nous sommes responsables de ce que nous n’avons aucune possibilité de choisir. Seulement l’être est mouvement d’auto-affirmation. Et si le fait d’agir modifie les règles du jeu, assumer notre puissance est ce qui fait la différence entre assumer le destin ou le subir comme pure fatalité. Nous donnons, d’une façon imaginaire, une finitude, croire que nous serions responsables seulement de ce que nous avons choisi, c’est ce qui nous sépare de nous- même et du paysage. Ainsi, si nous ne sommes ni auteurs, ni lecteurs passifs, ni dominants, ni dominés, ni forts, ni faibles, c’est en tant que nous existons sous la forme de la fragilité qui s’inscrit par essence au-delà de ces dichotomies. »
Miguel Benasayag «La fragilité », Ed de la découverte.
A partir de questions et d’images
Max Frisch nous apporte une autre matière textuelle : il a écrit une suite de questions qui posées oralement emmène les personnes dans leurs propres questionnements internes. Ainsi sommesnous à l’écoute de ces questions qui font tomber les murs et les carapaces :
« Vous considérez-vous comme un bon ami ? Votre autocritique vous convainc-t-elle ? Que vous manque t-il pour être heureux ? Etes-vous certains que la conservation de l’espèce humaine, une fois disparus toutes vos connaissances et vous-même, vous intéresse réellement ? Etes-vous un ami pour vous-même ? »
Max Frisch, Extrait de journal
La littérature enfantine a également été une source d’inspiration importante avec notamment les contes traditionnels chinois et l’oeuvre de Claude Ponti, Bizarre... bizarre.
Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné,
Je me connecte
–
Voir un exemple
–
Je m'abonne
Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.