: Le Texte
Ecritures plurielles en écriture textuelle.
Gratter le récit pour y trouver des « brèches », s’y insérer pour redonner aux voix plus de verticalité.
Dans un texte qui se trouble lui-même de la parole de soi de la parole de l’autre, faire surgir les dimensions
organiques, poétiques et dramatiques. L’écriture de l’enfant poème dramatique commence
véritablement à prendre corps et celui- ci ne peut que continuer à faire surgir le trouble, l’inénarrable
ambigüité du genre.
Barbara Robert
L’enfant est un récit. Une voix d’enfant. Et c’est probablement la seule chose dont nous puissions être sûrs. Le texte nous présente son sujet qui s’incarne progressivement dans la langue ; se désincarne parfois, brutalement, comme pour se protéger de ce qui se raconte…
La voix hésite, bégaie, puis se lance, bute et se précipite sur les mots, goûte au plaisir de dire, se complaît dans le lyrisme, s’approprie et recompose quelques curiosités sémantiques, cherche à mieux communiquer et générer parfois une poésie brute, maladroite et inconsciente. Le texte, comme personnage, passe du coq à l’âne, du « je » au « il », nous ment, nous perd, nous manipule et parfois nous oublie.
Cet enfant peut être blanc ou noir, fille de riche ou fils de pute, ou peut-être tout ça en même temps.
C’est une identité qu’il découvre, interroge et nous livre. Personnage composite ou morcelé, de toutes
façons perméable, il nous transmet plus un état d’être au monde qu’une pensée sur le monde.
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