URGENT DRAMA Folkteatern - Suède

Extrait du texte inédit : "QUEL DERNIER GRAND CONFLIT POUR SATISFAIRE LA HAINE ENTRE LES HOMMES"

"Ces expressions individuelles sont si fortes qu'elles agissent comme des courts métrages à part entière." Gunilla Brodrej Traduction

LE FILS ET LA MÈRE, enfermés.

LE FILS.-Comment cela, je suis un enfant du viol ? LA MÈRE.-Voilà, je te le dis. Tant qu’on y est. Tant qu’on est ensemble. Enfermés tous les deux. Et qu’il nous a été ordonné l’interdiction de sortir. Voilà, je te le dis. Tu es un enfant du viol. Voilà, tu es un enfant du viol. Comme bon nombre d’enfants d’ailleurs. Comme toute une pléiade d’hommes et de femmes. Presque la plupart d’entre nous en somme. La plupart de l’humanité toute entière. Toute une partie du globe entièrement. Toute la caraïbe presque réunie est née de coïts non consentis. Sur ces terres il fallait coûte que coûte avoir des nègres nouveaux. Alors le colon forçait la négresse à copuler. Le colon y veillait prestement. Pour le colon c’était un impératif. Fallait toujours de nouveaux petits nègres pour faire marcher la machine. A douze ans d’âge le petit nègre était déjà apte à intégrer l’usine à sucre. Alors la négresse devait engrosser. Fallait la forcer à copuler, puis veiller aux infanticides que la négresse pouvait entreprendre. Car la négresse de son bon vouloir ne voulait pas enfanter. Elle inventait tous les subterfuges pour broyer le fœtus. Elle n’avait pas le choix la pauvre esclave. Fallait qu’on l’engrosse. Fallait qu’elle crée le bétail. Tous ceux qui de force étaient amenés, le travail à force les avait exterminés. Pour faire naître de nouveaux nègres il fallait le viol. Alors, alors toute la négraille entière qui s’ensuit est née du viol. Toute la nouvelle population. Le monde entier est un grand, un étendu territoire du viol partout. Le viol s’est toujours propagé facilement entre les peuples. (...)