IMITATIONOFDEATH

Un parcours géo-émotionnel. Un parcours initiatique dans la peau de Chuck Palahniuk. Un diagramme des contradictions de l’homme aujourd’hui, avec ses dépressions et ses appareillages de physiothérapie. Le règne de la médiocrité, de la révolte, de l’automutilation, de la dégénérescence éthique qui se brise, se redresse à nouveau et prend forme à travers les tentatives continues de la vie réelle et de ses infinies variantes de survie. Un univers à la Dickens dans les lumières blêmes d’une ère postindustrielle exsangue, dans laquelle l’involution politique des états et l’évolution de notre état mental scratchent furieusement. Loin des clichés, ce qui nous différencie n’étant jamais sujet à caricature pour peu que le regard soit clair et le coeur pur . Une cartographie des individualités qui se superposent avec leurs obsessions communes et collectives pour fonder un même alphabet. Hologramme d’une simili vie, d’une simili planète, sans la moindre lueur d’espoir de vie authentique, le meilleur sport à pratiquer, étant sans doute, une saine imitation de la mort.

ricci/forte

Mal être, douleur, mort, souffrance, dérision, champs de ruines de la société de consommation, orgasmes, cri, invasion des objets, mutisme, vendu comme chair de boucherie, de sexe, de jeu, jeunesse, sacrifice, Blood Sweat and Tears... vaines tentatives sans doute d’interpréter le souvenir de ce spectacle vu à Rome et à Milan en 2012. Une erreur d’aiguillage au théâtre qui provoque un désastre espéré : une nouvelle génération de théâtre en Italie où la tentation d’aller trop loin est toujours la plus forte. Où la famille étouffe avec amour. Où les bonnes moeurs sont molles. Où la société désespère. Et la musique, reine dominatrice, mène la danse au-dessus du nid de coucou, demi-dieux et demi-fous jouant dangereusement au suicide collectif.

Patrick Sommier, MC93 Bobigny