Sélection 2017-18 du Prix ado du théâtre contemporain
Propositions par Mirita Merckaert Ribeiro, professeure missionnée à la DAAC - Rectorat de l’académie d’Amiens. Responsable du Prix ado du théâtre contemporain, de l’enseignement du théâtre et du RESA, Réseau en Spectacle vivant.

Format

53 p.
- Une note de l’auteur d’1 page et ½ très dense, écrite en septembre 2016 pour l’édition de la pièce.
L’auteur y explique le choix du thème, l’immigration et l’identité, de la famille emblématique choisie pour en parler : une famille immigrée marocaine devenue française. Par l’immersion du spectateur dans cette famille, aller du roman familial à la tentative d’explication d’une situation sociale d’intégration à la française, dans un monde en pleine mutation.
- Une épigraphe à son fils Gabriel (prénom symbolique).
- En guise de 2ème épigraphe, quelques lignes de Mahmoud Darwich, poète palestinien, sur l’identité à construire dans la liberté.
- Auteur intéressé par les questions d’immigration (histoire familiale ?)
- Titre à interpréter, au pluriel

Image de la couverture

Dessin d’une bougie allumée dans le noir (symboles multiples à analyser : la vie, l’espoir malgré les difficultés, la bougie pour le cercueil du père mourant, la mémoire et la transmission, la flamme transmise, mais aussi le délitement (cire qui se liquéfie), urgence car délitement et disparition de la bougie …)

Les thèmes

- L’immigration et l’identité
- L’intégration multiple, une par membre, d’une famille marocaine devenue française.
- La question de la double culture / conflit /richesse / le rôle du grand frère/la fratrie
- La figure de la mère
- La maladie du père, le mythe du retour au pays du vieil immigré
- La vie dans la cité, les situations sociales dégradées, religieuses, conflictuelles
- L’ordre et le désordre
- Le besoin d’amour

L’histoire (la fable)

Le mot « fable » est celui de l’auteur pour dire « histoire » (cf la 1ère page) Le retour du fils aîné devant la situation sanitaire de son père. Sa propre situation familiale en rupture

L’intrigue

Le père, malade, vient de se faire opérer. Le frère aîné, qui a réussi son parcours professionnel, revient, après des années d’absence, pour , semble-t-il, prendre en main la situation familiale qu’il trouve déplorable. Cependant il est lui-même dans une situation de rupture avec sa femme.

Le contexte

La vie dans les cités, la paupérisation de toute une partie de la société en prise avec des problèmes d’identité majeurs.

Les personnages

Une famille, huis clos familial :
Nadir, le frère aîné, et Mina, Hakim, ses sœur et frère,
Le père, la mère,
La voisine comme un personnage fantomatique

L’écriture

Chaque personnage a sa langue.
Langue de la mère et du père, maladroite en français, pleine des images de leur langue d’origine.
Langue de la jeunesse d’aujourd’hui pour Hakim et Mina.

Les registres

- Emotion devant les situations difficiles (maladie du père jusqu’à sa mort, la mère au bord du « burn-out », le fils aîné et son couple en divorce… )
- Humour devant certaines réactions ou situations cocasses.

Construction de l’oeuvre

30 scènes qui suivent la chronologie de l’histoire en train de se jouer devant le spectateur, le temps du fils aîné de retour à l’appartement familial jusqu’à la mort du père accompagné par sa famille.
- La dernière image de la pièce renvoie à la 1ère : le seau d’eau, s’ajoute à la fin la bougie.
- La dernière réplique du père sur l’eau du puits qui renvoie au seau d’eau amené par la voisine, figure de la mort douce.

Originalité

- Le personnage de la voisine, muet mais porteur d’objets symboliques, cf sc 1, seau d’eau symbole de vie, de purification en religion, (cf libations …), figure fantomatique, de la mort qui attend doucement de faire son travail.
- Les contradictions de Nadir