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Couverture de Toby ou le saut du chien

Toby ou le saut du chien

de Frédéric Sonntag


TOBY. Je marchais dans la ville. J’avais décidé de marcher dans la ville, un soir, de ne pas rentrer. J’avais échappé à la surveillance de mon équipe après un concert — c’était après un concert. Je m’étais enfui et je comptais rejoindre mon hôtel à pied. Et je m’attendais un peu à ce qu’on se retourne sur mon passage, qu’on me reconnaisse, je m’attendais à certaines manifestations. Mais, personne ne se retournait, personne ne me reconnaissait. Non, à mon grand étonnement, ce fut l’inverse, c’est moi qui reconnaissais chaque chose. Moi qui me reconnaissais en tout. Et ce fut tout d’abord une sensation horrible, cette sensation de se voir en chaque visage, de se reconnaître dans la grimace d’un petit garçon, l’ébriété d’un clochard ou l’effronterie d’une jeune fille. Cette familiarité m’était pénible. Je me voyais partout, je me reconnaissais, et c’était une sensation horrible, un haut le cœur me prenait à chaque pas.


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