Si on est retraité, si on vit seul dans une maison isolée, si, parce que la pluie tombe sans arrêt depuis des jours les communications sont coupées, que fait-on ? Madame Rose, elle, tente de s’adapter à sa manière. Elle se plonge dans les quelques livres qu’il lui reste, notamment un dictionnaire, la Bible, des partitions musicales et une encyclopédie. Ses recherches trahissent en réalité une angoisse, celle de perdre la mémoire. Ses faits et gestes, ses réflexions, ses troubles et ses obsessions forment une pellicule sensible sous laquelle transparaissent le déclin de la vieillesse et l’approche de la mort. Pour se défendre de cette errance solitaire et d’une mémoire qui part en lambeaux, Madame Rose se tourne vers un espace intérieur où souvenirs et chimères s’entremêlent. Espace imaginaire où elle peut librement inviter les fantômes de son passé, mais aussi des figures insolites appartenant à sa mythologie personnelle. Espace du dedans où Madame Rose choisit de se convoquer à différents âges de sa vie, elle va ainsi pouvoir dialoguer avec elle-même lorsqu’elle était enfant, jeune fille ou femme.