Tout commence par un fait divers. Monsieur T., poignarde sa femme et s’enfuit dans le jardin des voisins, exploit surprenant pour une personne âgée, récemment opérée. Devant les policiers, il déclare n’avoir aucun souvenir de cette tentative de meurtre. L’examen psychiatrique mettra en évidence une manifestation possible de la « maladie de A ». Ni reportage, ni carnet de suivi clinique, ni huis clos au chevet d’un malade, ce récit à plusieurs voix est avant tout la recherche de toutes les ressources du langage pour conjurer cette glissade vers la perte des souvenirs et des mots qui permettent de survivre dans cet univers devenant innommable. Il explore ce qui, des premiers symptômes à la fin, réduit un homme à l’état de page blanche sur laquelle plus rien ne sera jamais écrit.