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Ogres : Contexte menant à l'écriture

par Yann Verburgh

« En 2013, avec le vote du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, la France est devenue le 9e pays européen et le 14e pays au monde à autoriser le mariage homosexuel. Si cette année marque une grande avancée pour la communauté LGBT française, elle est aussi marquée par une augmentation significative des agressions homophobes. Choqué et surpris par cette recrudescence de violence, j’ai engagé des recherches sur la question de l’homophobie, d’abord dans mon pays, en France, puis sur tout le reste du globe. Il n’y a pas de mots pour qualifier ce que j’ai trouvé, même si on peut parler d’intolérance, de violence, de discrimination, de crime de haine, de barbarie ou d’horreur. Mon moyen d’agir dans la société étant le théâtre, c’est donc ce médium que j’adopte en écrivant ce texte pour dénoncer ces crimes et défendre la liberté et l’amour.


Les Ogres du titre de ce texte – Ogre du latin Orcus, « enfer » – sont la métaphore d’une peur et d’une souffrance, celle de Benjamin, dont on suit l’histoire au milieu des témoignages d’autres agressions. Les Ogres sont la représentation d’une cruauté, celle de la bouche, du stade oral, du verbe, jusqu’à la barbarie, jusqu’au sang, jusqu’au meurtre, jusqu’à l’horreur. L’ogre s’attaque à l’innocence, aux enfants qui n’ont que peu, voire aucun moyen de défense face à ce monstre. A l’instar de nombreux pays où les homosexuels n’ont que peu, voire aucun moyen de défense face à leurs agresseurs ou face à des lois meurtrières.


Le système de dramatisation que j’ai choisi pour raconter ces histoires, s’appuie sur un concept simple :
un personnage / un point de vue / une situation / une action. Les témoignages font intervenir tour à tour victimes, agresseurs, mères et pères des victimes, simples témoins, agents de police… Cela me permet, en termes d’écriture, de varier le style et les angles de narration, de multiplier les points de vue et de les confronter, de jouer avec les rythmes et l’intensité dramatique, de charger l’ensemble des témoignages de vie et de chair.


Je souhaite donner à cette écriture une véritable valeur littéraire et une identité artistique forte dans le paysage théâtral contemporain. Mon but est qu’au milieu de l’horreur surgisse l’amour. »


Yann Verburgh


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