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Couverture de Normalement

Normalement

de Christine Angot


Normalement : Extrait

« Normalement, là, j'ai envie de crier.
S'endormir déjà. Dormir, s'endormir, s'éveiller. S’apercevoir que tout est là.
Tout ce qu'il faut, déjà, s'apercevoir de ça.
Comme les poules je me lève tôt. Groggy par les comprimés.
Tu la craches ta Valda ?
L'impression d'avoir échappé au déséquilibre. «Elles sont équilibrées ces petites.»
Les danseurs veulent toujours voler. « Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir, de les voir comme ça. »
C'est bon pourtant de dormir, de rester bien au chaud dans son petit lit. La folie, et bien sûr, la souffrance, de ne pas être entendu.
Non, il ne faut pas s'enfoncer dans le trou noir.
Des choses que vous pouvez noter aussi, pour vous. On n'a jamais vu ce danseur, excellent, rater son coup.
L'impression d'avoir échappé au déséquilibre.
Quand on regarde un spectacle, on ne pense pas à ce qu'on voit. Mais derrière à d'autres images. Dans sa tête à soi. Enfin, moi.
« Elles sont équilibrées ces petites, je suis contente. »
Les danseurs veulent toujours voler.
« La question du langage et de l'enfermement », car l'enfermement la fascine.
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin.
On ne jouera pas sur l'agression du public. Avec Mathilde, on n'agresse pas le public. Ce ne sera jamais interactif. Jamais on ne leur demande de marcher. Ou de parler.
La manière dont elle s'est mise comme ça.
Très proche, près de lui, contre lui. Avec les pieds.
Depuis que Dominique est mort, la danse contemporaine est morte.
Je n'étais pas cruel quand j'étais petit.
Non. J'ai aveuglé une personne.
Comment?
En mettant mes doigts dedans.
Les danseurs, ils ont besoin de.
La clinique, l'hôpital psychiatrique. Hélène, accepteriez-vous de la compote? Un morceau de roquefort ?
Un regard peut tout dire comme on dit. Comme on dit. Comme les poules comme on dit. Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin. De venir dans ma chambre un peu chaque matin.
Elles sont équilibrées.
Dans toutes les créations, il y a des blessures.
Dans le théâtre à l'italienne, il y a l'œil du roi. Les yeux à un mètre au-dessus du plateau. Et la distance du milieu de la scène correspond à la largeur du cadre. Pour les invités de marque.
Elle avait pris ce pli.
La fatigue. Un rapport au souffle direct, un état d’oxygénation un peu comme en montagne. L’essoufflement, le souffle. [...] »


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