A 55 ans, le poète et peintre Henri Michaux aspire à un dérèglement volontaire et total de tous ses sens, à rompre avec l’espace et le temps. Armé de papiers et crayons, il programme méticuleusement, avec rigueur et froideur quasi scientifiques, une série d’absorptions de doses de Mescaline (extraite du cactus Peyolt), substance que les indiens Huichols et Tahahumara utilisaient pour aller à la rencontre de leurs dieux, ceux du feu, du vent, des astres. Les récits de ses voyages parmi les hallucinations (Connaissance par les gouffres, Infini turbulent, Misérable miracle ) sont les carnets d’un authentique voyage initiatique, mêlant aux mots, des tracés, des signes, des dessins. « Le texte ne pouvait de toute façon pas suffire  », « à bas les mots » disait Michaux.