Les cendres encore brûlantes, les cadavres et les séquelles encore vives de la guerre, occupent ce spectacle où l’on n’en finit pas de se tuer. Les morts sont enroulés dans un linceul qui n’est autre que l’ex-drapeau yougoslave. Tout commence par une fanfare balkanique comme dans un film de Kusturica et tout finit par le malaise que suscite le tube d’une chanteuse serbe en passe d’épouser un criminel de guerre. Composé à partir d’improvisations, le spectacle a pour personnages les propres acteurs de la troupe. On ne sait jamais si les acteurs jouent un rôle ou pas, forte ambiguïté qui relaie celle de l’identité. Laquelle n’épargne personne. Le public, lui aussi, est pris à partie. Vous là, au troisième rang, vous êtes sûr d’être tout à fait français ?